L’annonce du Premier ministre Ousmane Sonko d’une baisse prochaine des tarifs de l’électricité et des carburants a fait reculer les obligations souveraines du Sénégal. Les investisseurs redoutent un affaiblissement de la discipline budgétaire, alors que Dakar doit composer avec les exigences du FMI et une opinion publique pressée d’obtenir des résultats sociaux.
L’annonce du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko d’une baisse prochaine des tarifs de l’électricité et des carburants a provoqué un mouvement de repli des obligations souveraines du pays sur les marchés internationaux. Les investisseurs redoutent un écart entre les ambitions sociales du nouveau gouvernement et les exigences de discipline budgétaire du FMI.
Mardi, le titre sénégalais en euros à échéance 2028 a chuté de 2 cents, pour atteindre 82,88 cents sur l’euro, selon les données compilées par Reuters. Ce repli intervient après des semaines de relative stabilité sur le marché de la dette sénégalaise, portée par un climat d’attente autour des premières orientations économiques du gouvernement Sonko.
La promesse de réduire les coûts de l’énergie, très populaire auprès des ménages, entre toutefois en contradiction avec les engagements pris auprès du Fonds monétaire international. Ce dernier recommande depuis plusieurs mois une diminution progressive des subventions publiques, jugées trop coûteuses pour les finances de l’État.
Les investisseurs s’inquiètent de l’impact budgétaire de cette mesure, alors que le Fonds monétaire international presse Dakar de réduire les dépenses de subvention énergétique, qui pèsent lourdement sur les finances publiques.
La décision du gouvernement Sonko, présentée comme un geste de soutien au pouvoir d’achat, intervient dans un contexte de tensions sociales liées à la hausse du coût de la vie. Elle pourrait toutefois compliquer la mise en œuvre des réformes convenues avec le FMI dans le cadre du programme de facilités élargies de crédit signé en 2023.