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Economie

La contrebande agricole provoque un manque à gagner important en Afrique de l’Ouest

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 Chaque année, la contrebande agricole provoque un manque à gagner important. Le manque à gagner est estimé à 400 millions $ pour la filière cacao en Côte d’Ivoire pour la compagne 2011/2012.

La contrebande agricole désigne toute activité illégale d’échange de produits agricoles afin d’échapper aux taxes ou impôts douaniers. En pratique, il s’agit de la réexportation de produits agricoles. « Elle permet d’importer formellement des biens dans un pays à faibles droits de douane ou à un faible coût, dans l’intention de les transborder clandestinement dans un autre pays voisin appliquant des taxes élevées, des taxes d’importation restrictives ou des services de facilitation des échanges coûteux », indique la Banque mondiale dans une étude publiée en 2014.  

Le manque à gagner estimé à 400 millions $ pour la filière cacao en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est un des pays les touchés en Afrique de l’Ouest par l’activité de contrebande pour les cultures de cacao et d’anacarde.

Pour la filière cacao, les exportations de fèves doivent être effectués uniquement par voie maritime. Mais des flux de contrebande existe entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. D’après les estimations, la contrebande est estimée à 153 000 tonnes en 2011/2012 soit près de 10 % de la production totale. Ce stock représentait alors un manque à gagner d’environ 400 millions $ pour le segment d’exportation et 76 millions $ de recettes fiscales pour le gouvernement. « La plus grande partie du cacao est convoyée dans des camions de capacité moyenne de 5 tonnes qui transitent dès la nuit tombante. Habituellement, les trafiquants envoient par avance des groupes de motocyclistes pour scruter l’horizon », souligne le document.

Du côté de la filière anacarde, les autorités ont estimé, en 2011, les pertes fiscales à 3 millions $ et les recettes d’exportation de 130 millions $, pour un volume de 150 000 tonnes ayant franchi illégalement les frontières.

Le différentiel des prix : moteur principal de la contrebande

Le différentiel de prix des matières premières existants entre les pays constituent le moteur principal du développement de la contrebande. Dans le cas de la noix de cajou, alors que la Côte d’Ivoire appliquait un prix au kg de 500 FCFA, on estime qu’en 2018, la même quantité valait 900 FCFA au Burkina Faso et 1000 FCFA en Guinée-Bissau.

En outre, pour le cacao, en 2017, alors que le Conseil du Café-Cacao (CCC) a opté pour une baisse du prix au niveau de l’exploitation, à environ 1300 $ la tonne, le Ghana le maintenait à 1700 $ la tonne.   

A l’échelle régionale, la contrebande agricole est liée à l’application de différents droits de douane entre pays membres d’une même zone économique.

Afin d’éradiquer le phénomène ou, à défaut, tenter d’en minimiser l’impact, certains pays de la région ont pris des mesures fortes. En mai 2018, la Côte d’Ivoire prenait une ordonnance interdisant l’achat, la vente, le stockage, l’écoulement ou la distribution sans agrément de produits comme le café, le cacao, l’hévéa, la noix de cajou et le coton.

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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