Fitch Ratings a maintenu la note souveraine du Gabon à CCC, reflétant une situation budgétaire fragile, un accès limité aux financements extérieurs et une forte dépendance aux hydrocarbures. Le nouveau gouvernement tente de rétablir la confiance.
L’agence de notation Fitch Ratings a confirmé, vendredi 20 juin, la note de défaut émetteur à long terme en devises du Gabon à CCC. Une note qui souligne la persistance de vulnérabilités structurelles dans un pays dont les finances publiques restent sous tension, malgré l’élection d’un nouveau président, Brice Oligui, en avril dernier.
Si le produit intérieur brut par habitant dépasse celui de nombreux pairs notés au même niveau, cette performance est contrebalancée par une économie trop dépendante du pétrole, un marché régional de la dette toujours tendu, et des lacunes récurrentes dans la gestion budgétaire. Fitch pointe notamment une hausse des dépenses publiques de 15 % en 2024, financée pour partie par l’accumulation d’arriérés, estimés à 2,8 % du PIB.
Le nouveau gouvernement ambitionne de parvenir à un équilibre budgétaire hors investissements d’ici 2026. Mais les marges de manœuvre restent étroites : la croissance ralentit (2,2 % attendus en 2025), les recettes pétrolières chutent avec la baisse du Brent, et l’accès aux marchés régionaux demeure incertain. La récente restructuration d’une partie de la dette domestique a permis un allègement temporaire, mais Fitch estime que le pays continuera d’accumuler des arriérés en 2025 et 2026.
La dette publique devrait se maintenir autour de 75 % du PIB jusqu’en 2026. En matière de financement, les autorités misent sur un futur programme avec le FMI pour retrouver un accès élargi aux financements concessionnels. D’ici là, les réserves de change de la CEMAC, auxquelles le pays a théoriquement accès, restent précieusement gérées par la BEAC pour préserver l’ancrage à l’euro.