Le gouvernement gabonais a acté vendredi l’interdiction de toute exportation de manganèse brut à compter du 1er janvier 2029. Une réforme structurante qui pourrait redessiner les contours de l’économie gabonaise, encore largement dépendante de ses ressources naturelles exportées à l’état brut.
En décidant d’interdire, à partir du 1er janvier 2029, l’exportation de manganèse brut, le gouvernement engage le pays dans une logique de souveraineté industrielle. La décision, annoncée samedi, consacre un virage stratégique : faire du minerai un vecteur de transformation locale et de montée en gamme économique.
Classé deuxième producteur mondial de manganèse derrière l’Afrique du Sud, le Gabon extrait entre 6 et 8 millions de tonnes par an. L’essentiel de cette production est jusqu’à présent expédié à l’état brut vers les marchés étrangers, notamment vers la Chine et l’Inde, principaux consommateurs de ce minerai stratégique utilisé dans la sidérurgie et les batteries.
Les opérateurs miniers disposent d’une période transitoire de trois ans pour s’adapter à ce nouveau paradigme. « Des investissements seront requis pour développer les capacités de traitement et de valorisation sur le territoire national », avertit le gouvernement, qui entend rendre cette orientation « progressive, mais irréversible ».