2023 aura été une année marquée par des défis de taille pour l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le Rapport Annuel 2023 de la BCEAO révèle une inflation galopante de 7,5 % en moyenne annuelle, un niveau rarement atteint au sein de la zone. En cause : la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, aggravée par les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales.
Pour tenter de contenir cette inflation, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a pris la décision d’augmenter ses taux directeurs. Cependant, cette mesure, bien qu’essentielle, reste insuffisante pour contrer les effets d’une économie mondiale de plus en plus volatile. Si la croissance économique reste positive, portée par le secteur agricole et minier, elle est fragilisée par l’instabilité des marchés internationaux et la hausse des coûts de production.
En parallèle, le rapport pointe une hausse inquiétante de l’endettement public au sein de la région. L’endettement extérieur des pays de l’UEMOA atteint des niveaux préoccupants, dépassant 50 % du PIB dans certaines nations. Cette situation pourrait compromettre les perspectives de développement à long terme, en particulier si les gouvernements ne parviennent pas à consolider leurs finances publiques.
Le secteur bancaire, quant à lui, affiche une dynamique positive avec une augmentation de 10 % du crédit bancaire en 2023, signe d’un retour de la confiance et de la relance des activités économiques. Mais cette embellie ne doit pas masquer les faiblesses structurelles, notamment le faible accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME), un obstacle majeur au développement économique inclusif.
Le rapport de la BCEAO dresse un tableau mitigé pour l’UEMOA en 2023 : si la croissance est au rendez-vous, les défis de l’inflation et de l’endettement persistent et risquent de freiner les ambitions économiques de la région.