Selon Afrobarometer, 71 % des citoyens africains souhaitent que leurs pays disposent d’une plus grande influence dans les décisions internationales. Cette aspiration coexiste avec une perception globalement positive de l’Union Africaine et des organisations régionales.
En cette Journée de l’Afrique, un constat s’impose : les citoyens du continent veulent peser davantage sur la scène mondiale. D’après les dernières données recueillies dans 30 pays par le réseau de sondage Afrobarometer, une large majorité des Africains – 71 % – estiment que leurs États devraient avoir une influence accrue dans les organismes internationaux tels que les Nations Unies.
Cette demande de reconnaissance internationale s’inscrit dans un contexte où les institutions africaines, telles que l’Union Africaine (UA) ou les communautés économiques régionales, bénéficient d’une certaine légitimité auprès des populations. En effet, 57 % des personnes interrogées considèrent que les besoins de leur pays sont correctement pris en compte par l’UA, un chiffre qui grimpe à 68 % en Côte d’Ivoire. Même tendance pour les organisations régionales comme la CEDEAO, perçues comme des relais utiles des intérêts nationaux.
L’ influence de l’UA est globalement bien évaluée : 55 % des Africains la jugent positive sur les plans économique et politique, bien que des critiques émergent dans certains pays comme le Mali ou le Congo-Brazzaville. À l’échelle internationale, la Chine domine en termes de perception favorable (60 %), devant les États-Unis (53 %), l’Union Européenne (49 %), les anciennes puissances coloniales (41 %), l’Inde (38 %) et la Russie (36 %).
Toutefois, une partie non négligeable des citoyens interrogés reste indifférente ou hésitante sur l’influence de ces puissances étrangères, signe d’un recul de l’adhésion automatique aux logiques de blocs. Cette prudence pourrait renforcer la légitimité des revendications africaines à une voix plus forte dans les enceintes multilatérales.
