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Le marché ivoirien de l’assurance croît de près 10 % en 2018

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Avec un taux de pénétration de 2%, le potentiel de développement du marché des assurances en Côte d’Ivoire est élevé. C’est pourquoi ce secteur attire de nouveaux acteurs internationaux. Mais la réglementation en vigueur qui impose aux entreprises d’accroitre leur capital social incite à une restructuration du secteur.

Un marché en croissance qui attire de nouveaux acteurs

Le marché ivoirien est dans une dynamique positive avec un chiffre d’affaires provisoire de 360 milliards de FCFA en 2018 contre 325 milliards FCFA en 2017. C’est une progression de 10 %. Le potentiel du marché est important car le taux de pénétration de l’assurance est faible et estimé à 2 %.

33 entreprises opèrent en 2018 (21 compagnies non vie et 12 compagnies Vie) sur ce marché. Au niveau des intermédiaires agréent, on dénombre plus de 1000 acteurs avec environ 400 sociétés de courtage et 700 agents d’assurances agréent. Toutefois le secteur est concentré et dominé par cinq acteurs clés : Saham, Allianz, Sunu, Nsia et Axa. Sur la branche non vie (IARDT), le secteur est toujours dominé par le trio Saham, Allianz et Sunu avec une part de marché de 50%. Quant à la branche vie, Sunu, Allianz et Nsia mènent toujours la danse avec 61% de part de marché.
Face à ces acteurs majeurs, de nouveaux acteurs pénètrent le marché et certaines entreprises disparaissent. Trois grandes opérations ont marqué l’année 2018. C’est d’abord le rachat en mars du marocain Saham par le sud-africain Sanlam qui a été validé par le régulateur. Ainsi Sanlam qui est le premier groupe d’assurance en Afrique avec une capitalisation boursière de 16 milliards de dollars est désormais présente en Côte d’Ivoire. En outre, Leaway vie a racheté les actifs de la 3A vie et a débuté officiellement ses activités en Août. Leadway est le leader de l’assurance vie au Nigéria et espère gagner des parts de marché grâce à une démarche basée sur le numérique, l’adoption des services financiers mobiles pour le paiement des primes et la proximité. Enfin Ogar Assurance. Enfin trois années après avoir racheté les opérations de Fedas Assurance, Ogar Assurance, détenu par la BGFI Bank et la compagnie a perdu son agrément. Ogar Assurance faisait partie d’Ogar International détenu par la BGFI Banque et la compagnie d’assurance Ogar.

La question des tarifs des prestations a été un sujet majeur durant l’année 2018. L’année a été marquée dans la branche non vie par une harmonisation des tarifs de responsabilité civile automobile réglementaire par les assureurs. Ensuite, sur le segment de l’assurance maladie, les cliniques privées ont tenté d’instituer de nouveaux tarifs. L’application de ces nouveaux tarifs a entrainé la suspension du tiers –payant au mois de juillet. Malgré des négociations entre les cliniques et les compagnies d’assurance, ces tarifs ont été finalement appliqués en janvier 2019.

Quelles compagnies vont survivre à l’année 2019 ?

D’après la réglementation en vigueur, les sociétés d’assurances doivent avoir un capital social de 3 milliards FCFA à fin mai 2019 et de 5 milliards FCFA en 2021. Cette décision a pour objectif de renforcer la solidité financière des entreprises, diminuer le risque de faillite et consolider le secteur. A ce jour, à peine 30% des compagnies du marché Ivoirien sont susceptibles de respecter le niveau intermédiaire de 3 milliards FCFA car les assureurs peineraient à trouver des actionnaires locaux susceptibles de rentrer dans leur capital. Par conséquent le secteur devrait continuer à se restructurer en profondeur.

Le numérique commence à émerger

Le marché du digital en Afrique est en pleine croissance et son développement est extrêmement rapide. Ce boom technologique n’a visiblement épargné aucun domaine, encore moins celui des assurances impliquant une modification des habitudes et comportement des consommateurs.
Au début du phénomène, les assureurs préféraient collaborer avec les start-ups ou sociétés de téléphonie en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire (Jumia, Baloon, Orange, Mtn…), cependant les années à venir seront destinées à l’investissement des acteurs traditionnels en matière de projets de développement liés au digital et d’innovation. Par exemple, Saham a ouvert sa digitale factory au Maroc en janvier 2018 et Axa à procédé au lancement de son offre digitale baptisée Click&Flash en décembre 2018, Nsia et Orange sont en partenariat pour la création d’offre et Allianz vient de porter son fonds dédié au digital à 1 milliard d’euros en février 2019.

Cette transformation n’est pas sans risques mais les bénéfices de cette digitalisation ne sont plus à démontrer et confirme le potentiel du secteur en Afrique. Selon Deloitte, les attentes des clients envers les assureurs africains évoluent. Ils souhaitent accéder à des services simples et à une offre claire, à un traitement personnalisé et proactif, le tout dans une expérience multi et omni canal. Etant donné les habitudes digitales de l’Afrique et son potentiel de développement pour l’assurance, il ne fait aucun doute que cette transition vers le digital va s’accélérer et que les compagnies d’assurances vont devoir s’y adapter (Cf. Dimelo in jeune afrique).

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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