Malgré une reprise économique modérée et des réformes en retard, le FMI accorde un nouveau financement au Congo pour soutenir la stabilité macroéconomique.
Le programme du FMI touche à sa fin, mais les réformes tardent à porter leurs fruits.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé la sixième et dernière revue du programme au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République du Congo. Ce feu vert permet au pays de bénéficier d’un dernier décaissement de 43 millions de dollars (26,4 milliards FCFA), portant à 430 millions de dollars (264,5 milliards FCFA) le total des financements obtenus depuis 2022.
Si ce programme visait à stabiliser l’économie congolaise et à soutenir les réformes structurelles, le bilan reste contrasté. Le FMI salue une reprise modérée, mais pointe du doigt des retards persistants dans la mise en œuvre des réformes nécessaires à la transparence budgétaire et à la gestion de la dette.
Un programme sous pression
Le FMI note que la politique budgétaire du Congo a permis une réduction du déficit fiscal, grâce à une sous-exécution des investissements et des dépenses sociales. Cependant, l’institution rappelle que la dette publique demeure élevée et que les tensions de liquidité persistent. Pour y remédier, les autorités congolaises ont initié un reprofilage de la dette intérieure, mais cela ne suffira pas à long terme.
Des réformes en retard et un climat économique fragile
Les experts du FMI sont préoccupés par le retard dans la mise en œuvre de certaines réformes clés :
- La modernisation du Système d’Information de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP) avance lentement.
- Les réformes fiscales, notamment celles sur la TVA dans le secteur des hydrocarbures, n’ont pas été appliquées à temps.
- Le manque de transparence dans la gestion des ressources naturelles pose un risque pour la stabilité financière.
- De plus, l’inflation, bien que sous contrôle, pourrait remonter à 4 % en 2025, sous l’effet de la fin des exonérations fiscales et des tensions sur l’électricité.
Un avenir incertain après la fin du programme
Avec la fin de l’accord au titre de la FEC, la pression sur le gouvernement congolais s’accentue. Le FMI appelle à :
Une meilleure mobilisation des recettes non pétrolières pour réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Un assainissement des finances publiques, avec une rationalisation des dépenses et une discipline budgétaire plus stricte.
Des efforts accrus en matière de gouvernance et de transparence, notamment dans le secteur extractif.
Si ces défis ne sont pas relevés rapidement, la stabilité économique du pays pourrait être compromise, d’autant plus que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) compte sur une plus grande discipline budgétaire de ses membres pour préserver l’équilibre régional.
Taux de conversion :
1 USD = 614 FCFA (taux indicatif)