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Burundi : le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, a prêté serment

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« Devant Dieu le Tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l’unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi… » a déclaré le tout nouveau président burundais qui a prêté serment ce jeudi 18 juin, dans le stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays.

Pour éviter une période d’incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l’histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d’une longue guerre civile (300 000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d’accélérer la transition.

La Cour constitutionnelle, acquise à l’exécutif, a donc ordonné que le nouvel homme fort de Bujumbura entame son mandat de sept ans le plus tôt possible, sans période d’intérim. À la mort de Pierre Nkurunziza, qui l’avait présenté comme son « héritier », le général Ndayishimiye s’est engagé à « poursuivre son œuvre ».

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Deux mois d’avance

Évariste Ndayishimiye aurait dû entrer en fonction au mois d’août prochain, mais le décès soudain de son prédécesseur le 8 juin, à l’âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, officiellement d’un « arrêt cardiaque », a changé la donne. Il prend en main les destinées d’un pays divisé, isolé, appauvri et confronté à l’épidémie de Covid-19. D’ailleurs, la cérémonie s’est tenue dans un contexte particulier puisque l’épidémie de nouveau coronavirus a empêché tout chef d’État étranger d’y assister.

Les autorités avaient demandé au public de se présenter assez tôt pour se plier aux mesures sanitaires mises en place, comme le lavage des mains et la prise de température. Mais la distance de sécurité, fixée à 70 centimètres entre les personnes, était loin d’être respectée. Et à part quelques officiels, pratiquement personne ne portait de masque. Évariste Ndayishimiye lui-même avait le visage découvert.

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Héritier de Nkurunziza

Le nouveau chef de l’État est l’un des acteurs clés d’un pouvoir qui a mené une répression meurtrière ayant fait plus de 1 200 morts et conduit 400 000 Burundais à l’exil, après la candidature controversée de l’ex-président Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015.

Il n’a pas empêché les exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD. Malgré tout, il n’a pas personnellement été mis en cause dans de tels abus, et est perçu comme plus tolérant que son prédécesseur et ne faisant pas partie de la frange la plus intransigeante du régime.

La disparition de Pierre Nkurunziza, qui devait rester très influent, pourrait lui donner les coudées un peu plus franches. Mais les analystes s’interrogent sur sa capacité à s’affranchir du groupe de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir et à réconcilier un pays encore traumatisé par la crise de 2015.

S’il cherche à réformer, « il risque de se heurter à des obstacles, à des réticences de la part de ces généraux qui ont intérêt à se protéger », prévoit Carina Tertsakian, de l’Initiative pour les droits humains au Burundi.

Lors de la cérémonie d’investiture, l’archevêque de Gitega, Mgr Simon Ntamwana, qui s’était publiquement opposé en 2015 au troisième mandat de Pierre Nkurunziza, a appelé le nouveau président à ramener « la paix entre les Burundais ».

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Prise de conscience ?

La communauté internationale, dont les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne…), qui, depuis 2015, lui imposent des sanctions, paraît prête à laisser sa chance à Évariste Ndayishimiye.

Il a lancé quelques signes d’ouverture à son intention et pourrait chercher à sortir son pays de son isolement, si préjudiciable sur le plan économique.

Le Burundi est classé parmi les trois pays les plus pauvres du monde par la Banque mondiale, qui estime que 75 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, contre 65 % à l’arrivée au pouvoir de M. Nkurunziza en 2005. Évariste Ndayishimiye avait promis lors de la campagne de faire de l’éradication de la pauvreté et du développement du pays sa priorité.

Son premier défi sera toutefois l’épidémie de nouveau coronavirus. M. Nkurunziza avait maintenu les élections et refusé de confiner la population, en assurant que le Burundi en était protégé par la « grâce divine ».

Mais les Burundais se demandent aujourd’hui si l’ex-président, qui, selon une source médicale contactée par l’AFP, était en « détresse respiratoire » au moment de sa mort, n’a pas lui-même succombé à cette maladie.

Le pays a officiellement recensé 104 cas de Covid-19 pour un seul décès. Ce bilan laisse sceptiques bien des médecins, selon lesquels de nombreux cas et décès de personnes présentant les symptômes du virus ont été exclus des chiffres officiels.

Après l’avoir longtemps ignorée, les autorités semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation et ont un peu infléchi leur discours ces derniers jours. M. Ndayishimiye pourrait ainsi consacrer une partie de son discours d’investiture à l’épidémie.

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Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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