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African Media Agency (AMA)

Comment le Covid-19 a mis l’Afrique du Sud K.-O.

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La pandémie du Covid-19 continue de faire des ravages sur l’économie sud-africaine. Déjà mal en point sur le plan sanitaire, l’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par le Covid-19, avec plus de 600 000 infections et 13 000 morts recensés. Une étude publiée fin août par le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP) a révélé que le pays le plus industrialisé du continent africain mettra plus de cinq ans pour se relever de la récession annoncée en 2020. L’organisme international va plus loin et prédit une forte hausse de la pauvreté et des inégalités. Et la situation ne va pas en s’améliorant. Ce mardi 8 septembre, l’agence de statistiques est venue enfoncer le clou. Elle a fait ses calculs et ils ne sont pas bons : l’économie s’est effondrée de 51 % rien qu’entre avril et juin.

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Tous les indicateurs économiques sont au rouge

Si on récapitule : le produit intérieur brut de l’Afrique du Sud devrait reculer de plus de 7 % cette année, la pire contraction de l’économie depuis la Grande Dépression, selon les prévisions de sa banque centrale. En effet, d‘après « Statistics South Africa », l’activité dans les secteurs clés a plongé au cours du trimestre, la production minière et manufacturière ayant chuté de plus de 70 % par rapport aux trois mois précédents.

Comment le pays en est-il arrivé là ? Pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-19, le président Cyril Ramaphosa a ordonné fin mars un strict confinement de l’Afrique du Sud qui a mis l’activité du pays au ralenti. La plupart des restrictions ont depuis été levées, mais elles ont sévèrement impacté entreprises et population. Il faut également tenir compte du fait qu’avant que la pandémie ne frappe l’Afrique du Sud, le gouvernement s’est engagé dans une longue bataille pour inverser une décennie de stagnation économique causée par la corruption et la mauvaise gestion au sein du Congrès national africain au pouvoir et de graves problèmes structurels, notamment des pannes d’électricité persistantes… sans oublier le chômage de masse (30 %).

Dans le même temps, signe que tous les indicateurs sont au rouge : le recouvrement des recettes diminue et le déficit budgétaire gonfle à mesure que les dépenses augmentent.

Les analystes de Nedbank ont expliqué dans une note récente que les préoccupations concernant « la situation budgétaire, les allégations de corruption et les faibles perspectives de croissance continueront de peser négativement sur la confiance des investisseurs, de réduire l’attractivité du pays et de saper potentiellement les entrées de capitaux étrangers. » À moins que le gouvernement ne puisse maîtriser les dépenses, ce sont peut-être les seules options qui restent, a averti Nedbank dans un communiqué.

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Regarder vers le FMI ?

De leur côté, les Nations unies vont plus loin et l’UNDP explique que la crise sanitaire devrait faire bondir de 66 % l’extrême pauvreté dans le pays et faire retomber un tiers (34 %) des ménages des classes moyennes dans la catégorie des foyers « vulnérables ». Le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP) anticipe une « lente reprise (de l’économie) jusqu’en 2024 ». Un quart de siècle après la chute du régime raciste blanc de l’apartheid, l’Afrique du Sud n’en a pas terminé avec les inégalités. Dans un récent rapport, la Banque mondiale l’a décrit comme le plus inégalitaire au monde.

Le président Ramaphosa, qui a déjà lancé un plan de soutien inédit aux entreprises et aux plus démunis de 24 milliards d’euros, en a promis lundi un autre pour promouvoir une « nouvelle économie qui crée des emplois et favorise une croissance inclusive ». Chez Nedbank, on pense qu’il est « temps pour l’Afrique du Sud de se familiariser avec les couloirs des institutions de Washington. La résistance politique ne fera que retarder ce qui sera probablement un destin inévitable ». C’est-à-dire que le pays n’aura peut-être pas d’autre choix que de se tourner vers le Fonds monétaire international pour obtenir un appui conséquent afin de faire face aux conséquences économiques de la pandémie.

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Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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