L’ agence Fitch a confirmé la note souveraine du Cameroun à ‘B’, saluant la résilience de son économie. Mais la perspective reste négative, en raison des risques élevés liés à l’élection présidentielle d’octobre 2025 et à la fragilité de la gouvernance.
Fitch Ratings maintient sa confiance mesurée dans la solidité macroéconomique du Cameroun. Dans son communiqué publié le 9 mai, l’agence confirme la note ‘B’ du pays, portée par une croissance du PIB de 3,9 % en 2024, stable en 2025, tirée par l’agriculture, les projets d’infrastructures et l’électricité. Une performance notable dans un contexte régional marqué par les incertitudes.
Mais derrière ces chiffres rassurants, le diagnostic est plus nuancé. Fitch a assorti cette note d’une perspective négative, pointant les risques politiques majeurs à l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre. À 92 ans, le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, est candidat à sa propre succession. L’absence de plan de transition clair, les tensions internes au sein du parti majoritaire et la fragilité des institutions nourrissent les craintes d’un choc politique.
En coulisses, le pays peine aussi à engager les réformes nécessaires, en particulier sur le plan budgétaire. La gouvernance reste faible, les arriérés budgétaires s’accumulent, et plusieurs paiements de dette ont été effectués avec retard – même s’ils ont été régularisés dans les délais de grâce.
L’économie camerounaise, dynamique sur le papier, avance donc sur un fil. Son avenir dépendra autant de la météo économique que de la capacité de ses institutions à gérer, sans rupture, la question taboue de la succession.