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African Media Agency (AMA)

George Floyd : l’ONU s’en mêle et réclame des actes

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De hauts responsables onusiens et le frère de George Floyd ont ouvert ce mercredi 17 juin un débat exceptionnel sur le racisme et les violences policières à la tribune du Conseil des droits de l’homme, à Genève. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’atmosphère était pesante. Demandés par les pays africains, les échanges qui doivent se poursuivre jeudi ont été engagés dans le contexte du mouvement historique qui secoue les États-Unis depuis la mort, le 25 mai à Minneapolis (Minnesota), de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc. C’est avec force que chacun des orateurs invités à prendre la parole a dénoncé les violences et les discriminations subies « depuis des siècles » par les Africains et personnes d’origine africaine aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

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Bachelet plaide pour des réparations

À l’ouverture du débat, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dénoncé, sans mentionner directement les États-Unis, « la violence raciale, le racisme systémique et les pratiques policières discriminatoires d’aujourd’hui », déplorant « l’incapacité à reconnaître et à affronter l’héritage de la traite des esclaves et du colonialisme ».

« Nous devons faire amende honorable pour des siècles de violence et de discrimination, au travers notamment d’excuses officielles, de processus de vérité et des réparations sous diverses formes », a-t-elle dit.

Ce fut ensuite au tour de Philonise Floyd, le frère de l’Afro-Américain décédé, de s’adresser par lien vidéo à cette instance dont les États-Unis se sont retirés il y a deux ans. « Vous avez le pouvoir de nous aider à obtenir justice », a-t-il lancé sur un ton très combatif, en demandant une « commission d’enquête indépendante sur les personnes noires tuées par la police aux États-Unis et sur la violence déployée contre des manifestants pacifiques ».

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« L’heure est venue de passer de la parole aux actes »

Avant l’ouverture des débats, une vingtaine de hauts fonctionnaires des Nations unies d’origine ou d’ascendance africaine, parmi lesquels le chef de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, avaient eux aussi signé à titre personnel une déclaration pour indiquer que « la simple condamnation des expressions et des actes de racisme ne suffit pas ».

« Les crimes et conséquences de la traite transatlantique des esclaves se font encore sentir aujourd’hui. Racisme et pauvreté systémiques font que les personnes d’ascendance africaine sont parmi les plus touchées par le Covid-19 », a lancé devant l’assemblée réunie à Genève Amina Mohammed, la vice-secrétaire générale de l’ONU.

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Projet de résolution

Jeudi, le Conseil doit se prononcer sur le projet de résolution présenté par le groupe africain condamnant « les pratiques raciales discriminatoires et violentes des forces de l’ordre contre les Africains et les personnes d’origine africaine et le racisme endémique structurel du système pénal, aux États-Unis et dans d’autres parties du monde ».

Dans sa version initiale, le texte réclamait l’établissement d’une commission d’enquête internationale indépendante, une structure de haut niveau généralement réservée aux grandes crises comme le conflit syrien.

Une nouvelle mouture du texte se contente de demander à Michelle Bachelet « d’établir les faits et les circonstances relatives au racisme systémique, aux violations présumées du droit international en matière de droits de l’homme et les mauvais traitements contre les Africains et les personnes d’origine africaine ».

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Premières réponses américaines

Andrew Bremberg, ambassadeur américain auprès des Nations unies à Genève, a souligné la « transparence » dont fait preuve son pays en matière de lutte contre la discrimination et l’injustice raciales, citant la réforme lancée par Donald Trump. En effet, le président a lancé la veille une réforme limitée de la police avec un décret interdisant les prises controversées d’étranglement, sauf en cas de danger pour la vie du policier. Des mesures qui ne devraient guère satisfaire les manifestants américains, qui réclament entre autres l’interdiction pure et simple de ces prises.

Il faut « rapprocher la police et les communautés, pas les éloigner », a affirmé mardi le président Trump, martelant sa volonté de restaurer la « loi et l’ordre ». Seul un « très petit » nombre d’agents commet des fautes, a-t-il insisté, dans des remarques prenant parfois des allures de discours de campagne.

S’il a déploré la mort de George Floyd et d’autres victimes noires, le président républicain a depuis le début des manifestations esquivé le débat sur le racisme.

Le président américain n’a qu’un pouvoir limité sur les services de police, qui dépendent surtout des États et des villes. Le décret utilisera le levier des subventions fédérales pour les « encourager » à respecter les « normes professionnelles les plus élevées ».

Sans attendre l’administration Trump ou le Congrès, plusieurs villes ont interdit des pratiques policières controversées depuis la mort de George Floyd.

La colère a été ravivée par la mort vendredi soir à Atlanta (Sud) sous les balles d’un policier blanc d’un autre Afro-Américain, Rayshard Brooks. Et plusieurs affaires continuent d’alimenter l’indignation. les États-Unis se sont retirés en 2018 du Conseil des droits de l’homme

De nombreux pays ont reconnu mercredi à Genève que le racisme ne concernait pas uniquement les États-Unis. Certains, comme l’Australie, ont également apporté leur soutien à Washington en faisant part de leur confiance en la justice américaine, tandis que le représentant du Japon a appelé à éviter que le sujet ne devienne l’objet d’une « confrontation ».

Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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