Il y a quelques jours, le président Sud- Africain Cyril Ramaphosa a
demandé aux pays du G20 un allègement de la dette des pays africains. Cette
réduction pourrait leur permettre de limiter l’impact économique de la crise.
Une
structure de la dette complexe qui rend difficile un allègement
La structure de la dette des pays
africains est devenue plus complexe depuis les années 2000. En effet, le
gouvernement, les banques et les entreprises chinoises ont prêté quelque 143
milliards de dollars à l’Afrique entre 2000 et 2017, selon l’Université Johns
Hopkins. De plus, les gouvernements africains ont levé plus de 55 milliards de
dollars sur les marchés internationaux de la dette au cours des deux dernières
années rapporte Reuters. Enfin, les banques, les négociants en matières
premières constituent les autres créanciers des pays africains.
Les paiements de la dette
extérieure africaine sont passés de 5,9 % en 2015 à 11,8 % en 2017. Tandis que
la dette envers les acteurs privés représente 32 % des recettes publiques.
Moody’s alertait en février dernier sur le poids de la dette des pays de la
CEDEAO : « le poids de
la dette a aujourd’hui quasiment doublé par rapport à 2010 et semble peu enclin
à diminuer, ce qui soulève, ce qui soulève des préoccupations quant à sa
soutenabilité ».
Une aide
d’urgence jugée insuffisante
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont appelé conjointement le G20 à alléger la dette des pays les plus pauvres afin de les aider à surmonter les défis posés par la COVID-19. La CNUCED a demandé une annulation importante de la dette des pays pauvres, une hausse de leurs financements. Mais le G20 n’a pas donné son accord pour ses propositions.
Le FMI a créé un mécanisme de financement
d’urgence de 50 milliards FCFA et la banque mondiale a alloué 14 milliards pour
répondre au COVID-19. Mais ces fonds sont insuffisants selon certains
gouvernements africains. L’Éthiopie a déclaré dans une proposition soumise
avant la réunion du G20 que l’Afrique avait besoin de 150 milliards de dollars
de mesures de relance. En outre, les pays africains ont vu les intérêts de
leurs obligations augmentés alors que les pays riches empruntent à des taux
d’intérêt presque nuls.
Les
ministres africains ont proposé la semaine dernière une renonciation aux
paiements d’intérêts et de coupons sur la dette commerciale et les obligations
souveraines. Cette mesure permettrait à l’Afrique d’économiser 44 milliards de
dollars.
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