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African Media Agency (AMA)

Marieme Sall écrivaine-poétesse « Le seul gardien de la liberté d’écriture, c’est vous-même.»

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A cœur ouvert avec nos confrères de diaspora221.net, la journaliste
écrivaine Marieme Sall explique sa passion pour la plume et son rêve.

Écrivaine
– poétesse, Marieme Sall a su s’imposer sur la scène littéraire sénégalaise
mais aussi à l’international avec son œuvre novatrice. Auteure qui manie avec
brio la plume d’une écrivaine engagée, se veut le fer de lance et le héraut des
avancés sociales dans son pays mais s’impose aussi sur la scène internationale
par l’amplification de ses problématiques aux résonances universelles. Son
écriture sans détours et sans ambages lui a permis de franchir les confins
littéraires. Elle réussit malgré son jeune âge, 24 ans, une percée dans
l’univers de la littérature. Titulaire d’un master 2 en Relations
Internationales et d’une licence 3 en Journalisme et en Communication, Marieme
Sall à cœur ouvert pour les internautes de Diaspora221.

Qui
est Marieme Sall ? 

Une
sénégalaise, jeune auteure d’un ouvrage intitulé ‘’
Politique Foncière au Sénégal : une cascade d’incohérence’’, 
CEO
Exclusiva Group une agence de communication digitale et de production. Je suis
aussi consultante internationale et spécialiste des relations internationales.

On
vous connaissez journaliste – présentatrice télé, comment expliquez-vous
cette transition de présentatrice à écrivaine et pourquoi ce
changement ?

Je
trouve que c’est une continuité et non un changement. Il y 4 ans quand j’ai
commencé à faire de la télé et j’ai toujours été attirée par la communication,
évidemment comme toute personne ambitieuse et aspire à faire autre chose à un
moment donné. Pour moi ce que je fais est comme un escalier petit à petit
j’avance, mais en y allant surement. Se dire qu’on s’est fixé un objectif et
qu’il faut y aller avec beaucoup de tact et de sérénité.

Ceci
dit que vous avez quitté la télé définitivement ?

Je
n’ai pas quitté définitivement la télé. Mais c’est beaucoup mieux quand on
travail pour soi. Avec mon agence de communication et de production je fais des
productions externes, des prestations de voix, de la réalisation de film
documentaire, de film de capitalisation de projet avec les ONG, de la rédaction
de discours, conseil, publicité sponsorisée, marketing digital…

D’où
vous est venue l’idée et l’envie d’écrire ?

Naturellement
comme toutes les idées. L’écriture pour moi et pour tant d’autres est une
passion d’abord. Donc je me dévoue à ma passion pour partager avec d’autres ce
que j’écris. Je crois que c’est ça qui me motive dans mon travail d’écriture,
cette envie de partager avec les lecteurs. Envie d’être soi, envie d’aimer les
autres. Rien dans ma démarche n’a été prémédité. J’ai simplement pris plaisir à
noircir des pages.

Quand
avez-vous décidé de devenir écrivaine ?

J’y
songeais déjà quand j’étais petite fille. Mais j’ai pris véritablement cette
décision au collège en intégrant le journal du collège qui s’appelait ‘’La
Plume’’
 pour y publier des poèmes et des portraits de personnage. J’ai
alors réalisé que ce que je voulais vraiment, c’était écrire, de la
littérature. Petit à petit j’ai commencé à rédiger des poèmes et chroniques
inspirées de la vie de tous les jours, avant de m’attaquer au roman. Ce fut, au
final, un long apprentissage.

Que
vous apporte l’écriture ?

Ma
réalité. Je suis personne trop réservée et l’écriture m’a offert une liberté
insoupçonnable. Chaque soir je me sens happée par mon récit, et la nuit, je
rejoins un monde imaginaire où je me sens heureuse en compagnie de personnages
devenus des amis.

Pouvez-vous
à présent nous en dire plus sur vos sources d’inspiration, de quoi se nourrit
votre œuvre ? 

Alors
mes sources d’inspiration, je les tire dans la vie quotidienne. J’écris tout ce
que je vois, tout ce que je ressens, ça me permet aussi de canaliser mes
émotions et d’avoir un certain moyen pour m’évader de ce monde. Quitter le
réel, mais aussi puiser sur mon expérience personnelle pour créer d’autres
destinés car l’écriture implique une vie ascétique. Il n’a pas de magie, pas de
secret, pas de recette : il faut juste se couper du monde. Parfois, dans les
bons jours, un cercle vertueux se met en place qui peut me faire écrire d’un
jet une bonne dizaine de pages. Dans ces périodes bénies, j’arrive à me persuader
que les histoires préexistent quelque part dans le ciel et que la voix d’un
ange vient me dicter ce que je dois écrire.

Quels
étaient vos auteurs et romans préférés, quand vous étiez jeune ?

A
14 ans, je suis tombée sous le charme du livre de Winnie Mandela intitulé ‘’Ma
part de vérité’’
, de Charles Dickens, de Charlotte Bronte et Victor
Hugo, ils restent d’ailleurs mes écrivains favoris. Enfant, j’ai dévoré de
nombreuses vies de saints. La littérature dite pour enfants m’ennuyait, même si
j’ai gardé un bon souvenir de Régine Deforges avec son livre de poche ‘’La
bicyclette bleue’’. 
A la bibliothèque du lycée, j’ai également
découvert les œuvres du moine trappiste Thomas Merton, Léon-Gontran Damas même
si je n’ai pas compris grand-chose (rire). Il y a aussi ‘’Chants
d’Ombre Hosties noires’’
 de Léopold Sédar Senghor que j’ai
beaucoup aimé et trouvé trop triste d’ailleurs.

A
vous entendre parler, vous semblez être une amoureuse de la poésie alors
pourquoi le choix du foncier comme premier broché ? N’est-il pas un domaine
sensible et complexe ?

L’écriture
n’a pas de limite, ni frontière d’ailleurs. L’écriture est un combat et j’écris
pour dénoncer les maux de la société. Je fais aussi partie des auteurs
misérabilistes, c’est dire que mon œuvre dénonce la misère des populations, à
ces femmes qui n’ont pas accès à la terre et au foncier sous toutes ses formes.
J’ai assisté à pas mal de scène et il faut le dire, le foncier est devenu un
enjeu primordial et la question de la gestion de la réforme foncière est
aujourd’hui un impératif, eu égard aux nombreux enjeux qui impactent sur la vie
des populations. De ce fait, le foncier sénégalais souffre du dualisme entre
droit moderne et droit traditionnel. Voilà pourquoi le choix du foncier,
est naturellement lorsqu’on écrit un livre, on vise à atteindre un but avec son
ouvrage. Mieux, je dirais mon arrière-plan littéraire c’est de contribuer grâce
à mes œuvres à améliorer les conditions de vie des populations.

On
peut s’attendre à un recueil de poème dans le futur ?

 Oui ! C’est
ma prochaine publication et il est déjà prêt.

Votre
livre a été publié à l’international, a-t-il été difficile de trouver un
éditeur ?

Non
! Pas du tout. Je n’ai pas cherché, c’est
plutôt la maison d’édition qui m’a contacté pour un contrat. On a longuement
discuté et finalement on est tombé en accord. J’ai accepté de signé le contrat
et je me suis mise à travailler avec mon éditrice, Angela, en intégrant ses
remarques et corrections surtout au niveau de la mise en page professionnelle,
des affiches et bannières promotionnelles sur les réseaux sociaux, et
l’impression à la demande.

A
sa parution, les critiques ont-ils apprécié le livre ?

Le
prix ! (Rire).
Au Sénégal jusque-là les gens trouvent le prix du livre exorbitant même pour la
version électronique. Des commentaires j’en ai reçu plus d’un. C’est ma maison
d’édition qui fixe les prix en fonction des contenus. 54. 90€ soit 35.985 F CFA
c’est quand même beaucoup. Après quelques tentatives j’avoue que le
découragement n’était pas loin. Mais, je n’y pouvais rien. Certains le trouvent
brillant, d’autres ne peuvent pas concevoir le prix.

Et
comment expliquez-vous le succès de cet ouvrage à l’international ?

Une
chance inouïe, et je m’efforce de la mériter (rire). Le fait de le savoir ne
m’empêche pas pour autant de profiter de cet immense bonheur car s’en est un et
cela me pousse à travailler plus encore pour mériter un peu de cette chance qui
m’est offerte. Ce livre a surpris les gens à sa publication et, étrangement,
c’est toujours le cas aujourd’hui. Les lecteurs s’attendent à être passionnés
surtout par l’histoire et la puissance de la réalité du monde rural mais, très
souvent, ils sont surtout marqués par l’atmosphère du livre. Il m’est aussi
arrivé, à plusieurs reprises, que l’on me demande si ces boulimies foncières
soulignées existaient réellement.

L’atmosphère
du livre montre que vous avez beaucoup voyagé n’est-ce pas ?

Oui
! J’ai beaucoup voyagé. Mon travail ne me permet pas de rester sur place.
Voyager, c’est découvrir, apprendre, ça m’a permis d’être plus ouverte car
j’étais plutôt introvertie. Mais l’inconvénient est que ça t’empêche
de donner plus de temps à la famille.

Peut-on
savoir vos occupations lorsque vous n’écrivez pas ?

J’aime
cuisiner, dessiner et lire.

Vous
cuisinez ? 

Oui
! Je respecte énormément les valeurs africaines comme quoi une femme doit
savoir cuisiner. C’est très important. Je ne fais pas parti de ces femmes qui
clament leur liberté à ce point, même si j’ai d’autres conceptions féministes,
celle-là n’en fait partie.

Comment
voyez-vous l’attitude de certaines femmes de votre génération qui dépendent des
hommes ? 

Je
crois beaucoup en la femme, notamment en ses capacités professionnelles,
novatrices, autant que les hommes. D’ailleurs, on voit de plus en plus de
femmes sénégalaises se lancer en tant que femmes d’affaires et gérer leurs
propres sociétés, ou aussi en politique, il n’y a rien que je n’admire plus. Ne
jamais dépendre d’un homme, c’est mon objectif premier.

On
peut dire que vous êtes une femme indépendante ? 

Oui
! Je suis une femme indépendante et j’ai ma force de caractère.

— 
Êtes-vous mariez ? 

Non
! Pas encore.

Que
diriez-vous aux jeunes filles qui rêvent de devenir des écrivaines

A
toutes ces jeunes filles qui me lisent, s’il vous plait, ne laissez personne
vous décourager, n’en écouter aucun, allez-y encore et encore, acceptez de vous
tromper, rectifiez le tri, apprenez. Vous avez ce super pouvoir d’abnégation
qui est juste là, et ça personne ne doit vous l’enlever. Écrire, c’est un
territoire de liberté. Le seul gardien de la liberté d’écriture, c’est
vous-même. L’écriture c’est un long tunnel de solitude. Avec un papier et un
crayon, on peut tout écrire. C’est la seule conscience à garder quand on écrit.

Babacar

Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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