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Algérie : les commerçants soulagés, mais la crise persiste

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Après une première tentative de réouverture durant le mois de ramadan, cette fois, c’est un réel soulagement pour les commerçants qui ont été officiellement autorisés à rouvrir leurs portes ce dimanche 7 juin en Algérie dans le cadre de l’assouplissement des mesures prises pour lutter contre le nouveau coronavirus. La deuxième phase du déconfinement sera effective dans une semaine, le dimanche 14 juin. D’après la feuille de route du gouvernement dévoilée en amont jeudi, c’est un déconfinement plus que prudent qu’entame le pays, puisqu’il sera « progressif, flexible et adapté à la situation épidémiologique » avec une reprise d’une partie des activités commerciales seulement.

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Entre craintes et soulagement

Étaient notamment autorisés à ouvrir dès ce dimanche les agences de voyages, les agences immobilières, les entreprises du secteur du BTP, les coiffeurs pour hommes (pas pour femmes), les artisans, les fast-foods (uniquement la vente à emporter), les galeries d’art, les boutiques de sport, de jeux et de jouets ainsi que les pâtisseries. Tous les commerçants sont tenus de respecter de strictes mesures de prévention.

« Une fois que le gouvernement a donné des consignes d’ouverture, nous avons été contactés par les responsables du magasin pour venir travailler. Nous sommes arrivés à 8 heures pour ouvrir à 11 heures. Ça nous a permis de préparer à l’entrée le gel hydroalcoolique, et on a décidé de réduire l’accès à une seule entrée et sortie du magasin », raconte Mohammed, jeune vendeur dans une boutique de décoration et d’aménagement intérieur.

Selon un photographe de l’AFP, le début du déconfinement a été très timide dimanche à Alger, le nombre de commerces autorisés à rouvrir dans la capitale étant limité. « C’est le premier jour du déconfinement, les gens ont encore peur, on a l’impression qu’ils sont encore confinés », a confié à l’AFP Samir, qui tient le magasin « Paradis des enfants ».

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Déficit commercial en hausse

La seconde phase du plan de déconfinement, qui doit commencer dimanche prochain, concernera d’autres activités comme les déplacements en taxi ainsi que la restauration. L’économie algérienne est en partie à l’arrêt depuis le mois de mars. Ces mesures ont accéléré le déficit commercial du pays. Il est désormais de 1,5 milliard de dollars (1,328 milliard d’euros) rien que pour le premier trimestre 2020, en hausse de 26,21 % par rapport à la même période de 2019, selon des chiffres officiels publiés dimanche.

Pays exportateur d’hydrocarbures, dont elle tire ses principaux revenus, l’Algérie a subi de plein fouet la chute des prix de l’or noir à cause de la pandémie du nouveau coronavirus. Les exportations algériennes ont enregistré une baisse de 24,89 %, passant de 10,14 milliards de dollars (près de 9 milliards d’euros) durant le premier trimestre 2019 à 7,62 milliards de dollars (6,75 milliards euros) durant les trois premiers mois de 2020, selon des chiffres des douanes algériennes publiés par l’agence APS.

Les importations ont, elles, enregistré une baisse de 19,52 %. Elles se sont chiffrées à 9,12 milliards de dollars (plus de 8 milliards d’euros) pour le premier trimestre 2020, contre 11,33 milliards de dollars (plus de 10 milliards d’euros) durant la même période en 2019.

Les hydrocarbures ont représenté au 1er trimestre 2020 92,40 % du volume global des exportations, enregistrant un recul de 25,78 %.

Alors que la demande en pétrole subit toujours les conséquences économiques du nouveau coronavirus, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés ont convenu samedi de prolonger en juillet la réduction historique de production à laquelle ils s’astreignent depuis le 1er mai.

Selon le ministre algérien de l’Énergie Mohamed Arkab, cité par l’agence APS, le but de l’accord est « d’asseoir et d’assurer une stabilité sur le marché pétrolier entre l’offre et la demande ». Les cinq premiers clients de l’Algérie ont représenté, au premier trimestre 2020, 52,32 % des exportations du pays. L’Italie, principal client avec 15,44 % du montant global des exportations, a détrôné la France (13,20 %), suivie de la Turquie (9,26 %), de l’Espagne (8,24 %) et de la Chine (6,19 %). La Chine conserve sa place de principal fournisseur du pays devant la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne.

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Prudence pour les prochaines étapes

Depuis le 19 mars, les autorités ont interdit les regroupements et suspendu tous les moyens de transport en commun publics et privés à l’intérieur des villes et entre les provinces, ainsi que le trafic ferroviaire. Même si une partie des mesures est maintenant levée, la fermeture des établissements scolaires et universitaires, des stades, des mosquées et des salles des fêtes reste en vigueur.

Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes. Selon le dernier bilan du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, publié dimanche, 10 154 cas de contamination ont été officiellement recensés en Algérie, dont 707 décès, depuis l’enregistrement du premier cas le 25 février. Le Comité scientifique a fait état de 6 717 patients guéris. L’Algérie est le plus touché des pays d’Afrique du Nord par la pandémie.

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Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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