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Congo : l’ancien président Pascal Lissouba est décédé 

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Âgé de 88 ans, l’ancien président du Congo Brazzaville de 1992 à 1997, Pascal Lissouba, est décédé à Perpignan, dans le sud de la France, où il s’était installé après un exil à Londres. L’information a été donnée au magazine Jeune Afrique par la famille du défunt ce lundi 24 août dans la matinée, avant d’être confirmée par son parti, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), qu’il avait créé au tout début des années 1990. « Le président Lissouba est décédé aujourd’hui des suites d’une maladie », a déclaré à l’AFP le député Honoré Sayi, porte-parole de l’UPADS. « Avec un cœur lourd et meurtri, je vous annonce le décès ce lundi 24 août 2020 de mon père, le professeur Pascal Lissouba, ancien président de la République du Congo, à son domicile en France », a écrit sur Facebook Jérémie Lissouba, fils du président Lissouba et député congolais.

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Pascal Lissouba, le président agronome

Né le 15 novembre 1931 à Tsinguidi, dans le sud-ouest du Congo, Pascal Lissouba était ingénieur agronome, titulaire d’un doctorat en sciences naturelles obtenu en France en 1958.

En 1963, après le renversement de l’abbé Fulbert Youlou, premier président du Congo indépendant, il est nommé ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, des Eaux et Forêts par le nouvel homme fort du pays Alphonse Massamba-Débat, dont il devient deux ans plus tard le Premier ministre.

Sur fonds de divergences avec lui, il quitte le gouvernement dès 1966. Il enseigne à l’université, mais revient en politique en 1968 au sein d’un Conseil national de la Révolution (CNR), organe formé après une révolte militaire pour dépouiller de fait de son pouvoir le président Massamba-Débat.

Celui-ci finit par démissionner et Lissouba est durant six mois ministre du jeune nouveau président Marien Ngouabi, un militaire de 30 ans, avant d’être arrêté et jugé en compagnie de l’ex-président Massamba-Débat et d’autres anciens de ses collaborateurs, accusés d’assassinats commis sous son régime.

Comme la plupart de ses coaccusés, Lissouba est acquitté mais interdit d’activités politiques. Il est à nouveau plusieurs fois arrêté, parfois emprisonné, entre 1969 et 1977, année de l’assassinat de Ngouabi, pour lequel il est condamné à mort avec d’autres, avant que sa peine soit commuée en réclusion à perpétuité.

Libéré en 1979, il s’exile en France durant plus de dix ans. Il devient alors professeur de génétique à l’université de Paris, puis directeur du secteur des sciences exactes et naturelles de l’Unesco, avant de prendre, à Nairobi, la direction du bureau africain pour la science et la technologie de cette organisation. En février 1992, il rentre au Congo, à la faveur d’une “Conférence nationale” décidée début 1991 par le président Denis Sassou Nguesso, poussé par le vent de démocratie qui souffle sur l’Afrique après la chute du Mur de Berlin et le discours de La Baule, dans lequel le président français François Mitterrand appelle à des réformes sur le continent. Une nouvelle Constitution est adoptée, consacrant le multipartisme, et Pascal Lissouba remporte la première présidentielle multipartite en 1992.

« Expérience démocratique »

Fondateur de l’UPADS en 1991, Pascal Lissouba qui avait formé une alliance avec le PCT de Sassou Nguesso pour gravir les marches du pouvoir, prend les rênes d’un pays de cinq millions d’habitants majoritairement jeunes, surendetté et dont l’économie est à genoux malgré d’importantes ressources pétrolières. Son pouvoir est rapidement terni par les sanglants affrontements entre les milices formées sur des bases ethniques et régionales par les principaux dirigeants politiques. Un premier conflit éclate alors que le PCT majoritaire à l’assemblée nationale n’obtient pas tous les postes clés du gouvernement qu’il avait demandés. Le parti de Denis Sassou Nguesso entre alors dans l’opposition. En représailles, le président Lissouba dissous l’Assemblée nationale le 17 décembre 1992. De 1993 à 1994, la contestation monte d’un cran. Un premier conflit fait plus de 2.000 morts en 1993-94 après des législatives contestées. Un accord de paix dissous officiellement les milices, mais elles continuent de faire régner la terreur à Brazzaville. Cependant, les accords visant à désarmer les milices et à les intégrer dans les forces de sécurité n’ont été que partiellement appliqués. Les différends concernant les élections se sont poursuivis et la violence s’est intensifiée à l’approche des élections de 1997.

En 1997, le pays en campagne présidentielle plonge dans la guerre civile. Plusieurs mois de combats meurtriers (entre 4 et 10.000 morts) opposent dans Brazzaville les milices de Lissouba et celles de son Premier ministre Bernard Kolélas aux “Cobras” de Denis Sassou Nguesso. Appuyés par des troupes angolaises, les Cobras prennent finalement la capitale.

Lissouba s’exile et s’installe à Londres, puis en 2004 à Paris, après avoir longtemps accusé la France et la compagnie pétrolière Elf d’avoir aidé le président Sassou Nguesso à le chasser du pouvoir.

Il y a quelques mois à peine, un autre ancien dirigeant congolais, Jacques Joachim Yhombi-Opango, qui a dirigé le Congo-Brazzaville entre 1977 et 1979, décédait lui aussi en France des suites du Covid-19 à l’âge de 81 ans.

Lire aussi Covid-19 : disparition de l’ex-président du Congo Joachim Yhombi-Opango

Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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