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African Media Agency (AMA)

Éthiopie : Abiy Ahmed et le casse-tête constitutionnel

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Les sénateurs éthiopiens ont approuvé mercredi 10 juin le projet de maintenir le Premier ministre Abiy Ahmed au pouvoir au-delà du terme de son mandat, en octobre, à la suite du report des élections prévues en août en raison du coronavirus. Cette décision de la chambre haute du Parlement n’a pas manqué de susciter la colère des leaders de l’opposition, qui ont accusé le Premier ministre d’utiliser l’épidémie pour rester en poste. Les élus n’ont pas spécifié à quelle date les élections devraient se tenir.

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Des élections reportées pour cause de Covid-19

« La chambre de la fédération (équivalent du Sénat) a approuvé la décision d’étendre le terme de toutes les assemblées jusqu’à ce que les institutions sanitaires mondiales considèrent le risque du coronavirus comme inexistant », a rapporté l’agence de presse éthiopienne. Leur vote a entériné une recommandation du Conseil éthiopien des questions constitutionnelles qui appelait à ce que ces « élections se tiennent 9 à 12 mois après que le coronavirus ne fut plus considéré comme un enjeu de santé publique ».

Nommé Premier ministre en 2018 et lauréat du prix Nobel de la paix en 2019, Abiy Ahmed souhaite se voir conforté par les urnes pour mener à bien de nouvelles réformes politiques et économiques. Mais, en mars, la commission électorale éthiopienne avait annoncé que l’épidémie de coronavirus rendait impossible l’organisation du scrutin à temps. Par conséquent, les élections ne pourront se tenir avant la fin du mandat des députés, qui expire début octobre, débouchant sur une situation délicate pour laquelle la Constitution n’offre pas de marche à suivre claire.

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L’opposition veut se faire entendre

Le Conseil éthiopien des questions constitutionnelles a mené le mois dernier des auditions publiques qui, selon les critiques, n’ont pas suffisamment donné voix à l’opposition. Certains de ses leaders ont appelé à la formation jusqu’aux élections d’un gouvernement de transition, mais Abiy Ahmed a rejeté cette option lors d’une session de questions-réponses avec les parlementaires.

Dawud Ibsa, président du Front de libération oromo (opposition), a dit à l’AFP que le vote de la chambre haute n’avait « aucune base constitutionnelle » et que son parti allait réfléchir aux suites à donner à cette annonce.

Si les principaux partis d’opposition rejettent les recommandations du Conseil éthiopien des questions constitutionnelles, « des manifestations ou des boycotts pourraient devenir une réalité, réduisant ainsi les chances d’un scrutin réussi et performant en 2021 », estime William Davison, d’International Crisis Group. « Cela signifierait plus d’instabilité politique et minerait la transition démocratique », a-t-il dit.

L’Éthiopie a annoncé son premier cas de Covid-19 mi-mars et dénombre actuellement 2 506 cas et 35 décès. Cependant, plus de la moitié de ces cas ont été enregistrés au cours des 10 derniers jours, et le ministère de la Santé a déclaré la semaine dernière que les cas « augmentaient rapidement en raison d’une transmission au sein des communautés ».

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Source : African Media Agency (AMA)

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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