Avec un programme de réformes jugé globalement sur la bonne voie, Lomé s’apprête à obtenir un nouveau décaissement dans le cadre de l’accord FEC. Mais la montée de la dette publique suscite toujours l’attention du FMI.
Le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités togolaises sont parvenus à un accord au niveau des services dans le cadre de la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), un programme de financement à long terme destiné aux pays à faible revenu. Ce nouveau jalon, franchi au terme de plusieurs mois de discussions à Lomé et à Washington, devrait permettre au Togo de bénéficier d’un décaissement de 44 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 58,4 millions de dollars ou 47,3 milliards FCFA.
Selon Hans Weisfeld, chef de mission du FMI, « l’accord couvre l’ensemble des réformes et objectifs budgétaires fixés, dont les grandes lignes du cadre budgétaire 2025 ». Il salue « des progrès tangibles », notamment la reprise économique, estimée à +5,3 % en 2024, et une inflation en recul à 2,6 % en avril 2025, proche de la cible communautaire.
Malgré une trajectoire budgétaire globalement conforme, un léger écart a été constaté au niveau du solde budgétaire. En cause : des dépenses supplémentaires engagées pour atténuer les effets des inondations et soutenir le secteur agricole. Le gouvernement a notamment subventionné un vaste stock d’engrais à destination des agriculteurs.
Les réformes structurelles avancent également. Les autorités ont respecté leurs engagements en matière de gestion des risques budgétaires et de recapitalisation des banques publiques. Elles ont aussi sollicité un diagnostic de gouvernance du FMI, dont les résultats seront rendus publics.
L’accord-cadre signé en mars 2024 porte sur un financement total de 293,6 millions de DTS (environ 237,8 milliards FCFA), destiné à renforcer la résilience de l’économie togolaise face aux chocs subis depuis 2020. Le conseil d’administration du FMI devra encore valider cette revue dans les semaines à venir. Si elle est approuvée, le Togo pourra bénéficier de ce second décaissement dès le second semestre 2025.