Le GSMA a publié l’état des lieux sur le secteur des services financiers mobile en 2018. Le rapport montre que le secteur continue de croitre. Mais les enjeux majeurs des acteurs sont maintenant la satisfaction client.
1,3 milliard de dollars par jour
En 2018, le nombre de comptes mobile money a augmenté de 20 % (+143 millions clients) et s’établit à 866 millions dans le monde. Cette croissance est tirée par l’Asie qui a recruté 90 millions de nouveaux comptes. L’Asie de l’Est et le Pacifique ont enregistré la plus forte croissance de comptes en un an, avec 38%, et la région représente 11% des comptes enregistrés dans le monde.
Les taux d’activité sont restés stables avec 34,5 % de comptes actifs en 2018 contre 33,9 % en 2017 dans le monde. En Afrique les taux sont aussi restés stables avec un taux d’activité de 36,8 % en 2018. Dans 13 pays africains 4, plus du tiers des adultes utilisent activement de l’argent mobile.
Les taux d’activité sont à nouveau les plus élevés en Amérique latine et dans les Caraïbes (48,5%), tandis les plus fortes hausses ont lieu en Asie où les taux d’activité de plusieurs pays augmenté de plus de 10%.
La valeur des transactions a augmenté de 17% en 2018, 272 déploiements réels dans 90 pays ayant généré des transactions d’une valeur de 40,8 milliards de dollars au mois de décembre. L’industrie traite donc actuellement plus de 1,3 milliard de dollars par jour. Les transactions d’entrée et de sortie représentent encore la majorité des flux d’argent mobile, les transactions numériques ont progressé plus de deux fois plus vite que le taux principalement en raison des paiements de factures et des décaissements groupés. Pour le client moyen actif de l’argent mobile, cela équivaut à 12 transactions par mois d’une valeur de 206 USD.
Le potentiel des trois géants africains constitue un potentiel de croissance important
Dans un grand nombre de pays africains les acteurs ont atteint une taille critique avec plus de 60 % de la population adulte qui détient un compte mobile money. Les taux de croissance vont donc commencer à ralentir. Mais l’usage du mobile money est encore faible dans certains grands pays africains : le Nigéria, l’Ethiopie et l’Egypte. Ils constituent une opportunité pour maintenir la croissance du continent. Abritant une population adulte combinée de plus de 242 millions, les trois pays les plus peuplés d’Afrique ont une pénétration faible des services financiers mobiles et de faibles taux d’inclusion financière.
Les raisons en sont diverses. Au Nigéria et en Égypte, les cadres réglementaires ont permis à peu d’acteurs d’offrir des services d’argent mobile, ce qui a entraîné une baisse des investissements et des produits et services novateurs. En Éthiopie, une entreprise de télécommunication strictement réglementée, les restrictions imposées à la concurrence, le manque de connectivité Internet et le faible niveau de confiance des consommateurs et de connaissances financières ont créé des obstacles à l’utilisation et à l’entrée sur le marché. En 2018, des réformes réglementaires ont été introduites au Nigeria et en Égypte afin d’exploiter le potentiel de l’argent mobile pour favoriser l’inclusion financière. Des réformes et une stratégie d’inclusion financière ambitieuse en Éthiopie ont attiré l’attention des opérateurs de réseaux mobiles et des acteurs non dirigés par ceux-ci. Malgré les difficultés à surmonter, nous prévoyons que ces réformes pourraient déclencher une vague d’adoption dans ces trois pays – plus de 110 millions de nouveaux comptes d’argent mobile au cours des cinq prochaines années – et contribuer à atteindre les objectifs d’inclusion financière définis dans leurs états financiers nationaux respectifs.
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