Malgré une contribution significative à l’économie nationale, la filière hévéa ivoirienne fait face à une crise de production. Le président de l’Association des usiniers producteurs de caoutchouc naturel, Lamine Sanogo, appelle à des mesures urgentes pour sécuriser l’approvisionnement et maintenir le leadership du pays sur la scène mondiale.
C’est une situation paradoxale : les usines ivoiriennes de transformation de caoutchouc tournent en dessous de leur capacité maximale, faute de matière première. Avec une capacité annuelle de plus de 2 millions de tonnes, la production actuelle plafonne à 1,8 million de tonnes de caoutchouc humide équivalent sec.
Lamine Sanogo, président de l’Association des usiniers producteurs de caoutchouc naturel, a exposé ce dilemme lors de son passage à ‘’L’Invité des Rédactions’’ de Fraternité Matin. Selon lui, la fuite de fonds de tasse vers les pays voisins aggrave cette situation.
La filière hévéa, moteur économique de la Côte d’Ivoire, a généré 1 200 milliards de F CFA en 2023 et a exporté près de 1,66 million de tonnes de caoutchouc naturel, positionnant le pays au 3e rang mondial. Mais maintenir ce rang implique des efforts supplémentaires : conformité avec la règlementation européenne, réduction des coûts énergétiques pour les usiniers, et valorisation accrue des produits par la labélisation.
En réponse à ces défis, les usiniers ambitionnent de passer à la 2e transformation d’ici 2025. Une stratégie qui, selon Lamine Sanogo, permettra de stabiliser la filière et de maximiser son impact économique.