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Economie

Fitch Ratings confirme la note de crédit du Gabon à ‘B-‘, avec une perspective stable

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Fitch Ratings a confirmé la note de solvabilité à long terme en devises étrangères (IDR) du Gabon à ‘B-‘, l’a retiré de la liste de surveillance négative et lui a attribué une perspective stable.

Fitch Ratings a annoncé le 26 janvier 2024 la confirmation de la note de crédit à long terme en devises étrangères (IDR) du Gabon à ‘B-‘. Cette décision reflète plusieurs facteurs clés qui influencent la notation du pays.

La suppression de la RWN sur les IDRs du Gabon est due à plusieurs facteurs importants. Tout d’abord, elle est le résultat d’une réduction des incertitudes politiques suite à la formation d’un gouvernement de transition composé de membres de la société civile, de membres de l’opposition et de l’administration précédente du président Bongo. Ce gouvernement prévoit d’organiser un dialogue national visant à élaborer une nouvelle constitution et un code électoral en vue des élections libres et équitables prévues pour août 2025. Cependant, il est important de noter que le retour à l’ordre constitutionnel pourrait être retardé en raison de contraintes temporelles ambitieuses et de la faible capacité institutionnelle du Gabon.

Par ailleurs, le Gabon n’a pas été soumis à des sanctions économiques ou financières, et il a réussi à gérer le paiement de ses Eurobonds. Bien que le pays reste suspendu de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), il a renoué ses relations avec ses créanciers officiels.

La note ‘B-‘ du Gabon tient également compte de plusieurs autres facteurs, notamment sa situation budgétaire. Le pays a enregistré un excédent de trésorerie estimé à 2,3 % du PIB en 2023, en hausse par rapport à 1,1 % en 2022. Cependant, la Loi de Finances 2024 prévoit des recettes et des dépenses plus élevées par rapport à 2023, avec une prévision d’excédent budgétaire en baisse à 1 % du PIB. La transition politique en cours exerce également des pressions supplémentaires sur les dépenses publiques, notamment en ce qui concerne les salaires, les subventions aux carburants et les intérêts, ainsi que l’acquisition potentielle des actifs pétroliers d’Assala.

La structure budgétaire du Gabon est complexe, avec des recettes pétrolières représentant près de 38,8 % des recettes totales en 2024. Cette dépendance à l’égard du pétrole est un défi pour le pays, malgré une augmentation de la production pétrolière due à la hausse des prix du pétrole. Le Gabon a réussi à réduire certains arriérés de paiement en 2023, mais il a continué d’accumuler des arriérés extérieurs, ce qui souligne des défis persistants en matière de gestion de trésorerie.

En ce qui concerne le financement, le Gabon a rencontré des difficultés en 2023 en n’obtenant pas de décaissements du FMI et en recevant seulement une partie des fonds prévus de la Banque africaine de développement (BAD) et de l’Agence française de développement (AFD). Le pays a augmenté ses émissions sur le marché régional pour compenser le déficit de financement extérieur, mais la Loi de Finances 2024 n’inclut pas de soutien budgétaire de ces institutions. Le Gabon devra donc dépendre davantage du marché régional pour ses besoins de financement.

Malgré ces défis, le Gabon a réussi à prioriser le service de sa dette en Eurobonds, avec une opération d’échange de dette contre la nature en 2023 pour alléger le fardeau de la dette. La dette publique du pays devrait baisser de 56,0 % en 2023 à 52,2 % du PIB en 2025, selon les prévisions. Cependant, la volatilité des prix du pétrole reste une source d’incertitude.

En ce qui concerne la croissance économique, le Gabon a enregistré une croissance de 2,3 % en 2023, en raison d’une augmentation de la production pétrolière, malgré des perturbations dans les secteurs non pétroliers tels que le manganèse et le bois. Les prévisions indiquent une croissance continue, avec des taux de 2,5 % et 2,8 % prévus pour 2024 et 2025, respectivement, grâce à la hausse temporaire de la production pétrolière, à la reprise des industries minières et forestières, ainsi qu’à la dynamique dans la construction.

Cependant, des risques subsistent, notamment un ralentissement économique chez les partenaires du Gabon, la volatilité des prix des matières premières et des infrastructures insuffisantes. De plus, les incertitudes liées à la transition politique et aux élections de 2025 pourraient également peser sur la croissance économique.

En conclusion, la confirmation de la note de crédit du Gabon par Fitch Ratings avec une perspective stable indique que le pays fait des progrès pour résoudre ses défis politiques et budgétaires, mais que des incertitudes subsistent quant à la trajectoire économique à moyen terme. La dépendance continue à l’égard du pétrole et les risques liés à la gouvernance restent des facteurs à surveiller de près.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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