Les discussions du dialogue national au Mali ont débouché sur une recommandation visant à prolonger de trois ans la transition vers la démocratie sous la conduite de l’armée, permettant au chef de la junte Assimi Goita de se présenter aux élections.
Après des consultations nationales de plusieurs mois, boycottées par de nombreux membres de l’opposition, les recommandations ont abouti à l’extension de la transition à cinq ans au lieu de deux, prolongeant ainsi le règne de la junte jusqu’en 2027 a révélé Reuters. Cette prolongation substantielle suscite des inquiétudes quant au recul démocratique en Afrique de l’Ouest et centrale, où huit coups d’État ont eu lieu au cours des quatre dernières années.
Concernant la sécurité, les participants ont également conseillé aux autorités d’ouvrir le dialogue avec les groupes armés islamistes et de s’engager avec tous les mouvements armés maliens. Cette démarche vise à trouver des solutions durables pour stabiliser la situation sécuritaire dans le pays, en proie à des violences depuis 2012, lorsque des militants islamistes ont exploité une rébellion des groupes touaregs réclamant davantage d’autonomie pour la région désertique qu’ils appellent Azawad. La situation d’insécurité persistante, les difficultés économiques, les retards électoraux et les récentes restrictions aux activités politiques ont alimenté la frustration envers la junte dans certains milieux. En avril, une alliance de partis politiques et d’organisations de la société civile a été formée et a refusé de participer au dialogue national.
