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Conséquences économiques de la sortie des pays sahéliens de la CEDEAO: Une perspective régionale

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Photo de Mukhtar Shuaib Mukhtar: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/paysage-maisons-monument-village-21715785/

L’ annonce du retrait immédiat du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO a des implications profondes pour l’économie régionale. Analyse des conséquences pour le commerce, l’énergie et les projets de développement.

Le 28 janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont pris la décision inattendue de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, qui deviendra effective le 28 janvier 2025, a été justifiée par les gouvernements de transition des trois pays, qui estiment que la CEDEAO représente désormais une menace pour ses membres.

Conséquences économiques

1.Barrières commerciales et coûts accrus
Les nouveaux droits de douane et les barrières non tarifaires (BNT) entre ces pays et les autres membres de la CEDEAO, notamment ceux hors de l’UEMOA, devraient considérablement augmenter les coûts du commerce. Par exemple, les obligations récentes du Burkina Faso et du Mali ont affiché des rendements de 9 à 10%, reflétant une perception accrue du risque par les investisseurs.

2.Importations énergétiques
Plus d’un tiers des importations du Burkina Faso, du Mali et du Niger proviennent de la CEDEAO, incluant des produits énergétiques essentiels. Les perturbations dans l’accord d’importation d’électricité entre le Niger et le Nigeria, par exemple, ont conduit à une augmentation des coûts de production domestique d’électricité. Le rapport d’ Evaluation Préliminaire Des Impacts de la Sortie du Burkina Faso, du Mali et Du Niger de la CEDEAO indique que la réduction des importations d’électricité de la CEDEAO pourrait entraîner une augmentation significative des coûts pour ces pays à court terme.

3. Projets régionaux et financements
Le retrait menace la poursuite de 32 projets régionaux financés par la Banque mondiale, représentant un engagement total de 7,8 milliards de dollars. Ces projets sont cruciaux pour le développement infrastructurel et la sécurité alimentaire, et leur suspension ou retard pourrait ralentir la croissance régionale.

Réactions et mesures

En réponse à ces défis, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont formé en septembre 2023 l’ Alliance des États du Sahel (AES), une nouvelle entité visant à créer un fonds de stabilisation et une union économique. Cette initiative pourrait atténuer certains impacts négatifs en renforçant la coopération économique et sécuritaire entre ces nations.

Les répercussions économiques du retrait des États sahéliens de la CEDEAO sont profondes. L’augmentation des coûts commerciaux, les perturbations des importations énergétiques et les menaces sur les projets de développement posent des défis majeurs pour la région. Cependant, la résilience économique et les nouvelles alliances, comme l’AES, offrent des perspectives d’espoir pour une stabilité future.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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