Connect with us

Economie

La Banque Mondiale met en garde contre une crise de l’apprentissage

Avatar

Publié

le

Dans son dernier rapport sur le développement dans le monde 2018 : Apprendre pour réaliser la promesse de l’éducation, la banque mondiale sur l’éducation montre la différence entre la scolarisation et l’apprentissage et alerte sur la crise d’apprentissage. Nous vous proposons quelques points clés de ce rapport dans cet article

Scolarisation n’est pas synonyme d’éducation. Au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, lorsqu’on a demandé récemment à des élèves de troisième année du primaire de lire une phrase du genre « le nom du chien est Fido », trois quarts n’ont pas compris ce que cela voulait dire.

Un nombre important d’enfants scolarisés  quitteront l’école sans pouvoir effectuer correctement une soustraction, lire une prescription médicale. Ceci met en lumière une crise de l’instruction qui est d’ordre moral. Toutefois lorsqu’elle est fournie de manière satisfaisante, l’éducation permet de remédier à toute une série de maux qui minent la société.

Des acquis scolaires médiocres : niveaux bas, inégalités profondes, progrès lents

Le nombre d’années de scolarité accumulées par un adulte moyen d’un pays en développement a plus que triplé entre 1950 et 2010, passant de 2 à 7,27. En 2010, le travailleur moyen au Bangladesh avait plus d’années de scolarité que le travailleur type en France en 1975. Ces progrès signifient que  les écarts de scolarisation dans l’enseignement de base diminuent entre les pays en développement et les pays en voie de développement.

Mais bénéficier d’une formation n’est pas toujours synonyme n’est pas synonyme d’apprentissage. Les enfants apprennent très peu dans de nombreux systèmes d’enseignement à travers le monde : même après plusieurs années de scolarité, des millions d’enfants ne maîtrisent pas les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul. Moins de 45 % des élèves de sixième année du primaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale possédaient des connaissances «  suffisantes  » en lecture ou en mathématiques pour poursuivre leurs études.

La crise de l’apprentissage amplifie les inégalités : elle handicape lourdement les jeunes défavorisés qui ont le plus besoin du coup de pouce que peut offrir une bonne éducation. Pour les élèves de nombreux pays africains, les différences sont nettes selon le niveau de revenu.

Un apprentissage déficient durant les années passées à l’école se manifeste par la suite sous la forme de compétences médiocres dans la vie active. On peut donc en déduire que le débat sur les compétences professionnelles témoigne de la crise de l’apprentissage. La défection des compétences professionnelles est souvent examinée sans lien avec l’apprentissage, alors qu’il s’agit là de deux composantes d’un même problème. Parce que les systèmes éducatifs ne préparent pas correctement les élèves au monde du travail, nombreux sont ceux qui intègrent la vie active sans compétences suffisantes.

L’école dessert les apprenants

Les systèmes éducatifs en difficulté ne disposent pas d’un ou plusieurs déterminants de l’apprentissage. Premièrement, les enfants arrivent souvent à l’école sans être préparés à apprendre. La malnutrition, les maladies, un faible investissement des parents et les conditions de vie difficiles en lien avec la pauvreté constituent des obstacles  à l’apprentissage du jeune enfant. Deuxièmement, les enseignants n’ont pas souvent la motivation ou les compétences voulues pour enseigner de manière efficace. Pourtant, ce sont eux qui influencent le plus l’acquisition des connaissances au niveau des établissements scolaires. Dans 14 pays d’Afrique subsaharienne, l’enseignant moyen de la sixième année du primaire ne fait pas mieux aux tests de lecture que les élèves les plus brillants du même niveau. Troisièmement, les apports n’atteignent souvent pas la salle de classe ou, le cas échéant, n’ont souvent aucune incidence sur l’apprentissage. Quatrièmement, une gestion et une gouvernance médiocres diminuent souvent la qualité de l’enseignement scolaire.

Lire l'article
Publicité
Clic pour commenter

You must be logged in to post a comment Login

Leave a Reply

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
ChatBot