Avec plus de 19 millions de clients à fin 2024, le secteur de la microfinance en Afrique de l’Ouest confirme son rôle de levier d’inclusion financière. Mais derrière les performances globales, des disparités régionales et des fragilités structurelles subsistent.
À fin décembre 2024, les institutions de microfinance de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) comptaient 19,1 millions de clients, contre 18 millions un an plus tôt. Cette progression de plus d’un million de bénéficiaires reflète une dynamique positive, soutenue par un réseau de 4 761 points de service désormais répartis sur les huit États membres. Dans un contexte où l’inclusion financière reste un enjeu de développement, ces chiffres traduisent la vitalité du secteur.
L’activité des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) est marquée par une hausse conjointe des dépôts (+1,6% sur le trimestre) et des crédits octroyés (+5%), respectivement à 2 459 milliards FCFA et 2 695 milliards FCFA. En glissement annuel, les dépôts progressent de 8,1% et les crédits de 5,3%.
Pourtant, cette croissance est loin d’être homogène. La Côte d’Ivoire (+6% de crédits) et le Burkina Faso (+5,6%) affichent des progressions nettes. Le Bénin, en revanche, subit une chute de 7% de l’épargne collectée, conséquence probable d’un climat de confiance affaibli.
Le taux de créances en souffrance s’améliore à 8,9%, mais reste à un niveau préoccupant. Plus d’un crédit sur dix reste à risque dans certains SFD, dans un contexte où neuf structures sont sous administration provisoire, signe d’une gouvernance encore instable.