La Banque mondiale, avec son rapport B-Ready 2024, livre une analyse du climat des affaires dans 50 économies mondiales, mettant en lumière les forces et faiblesses des économies africaines. Si le Rwanda émerge comme un exemple de succès, d’autres pays luttent encore pour offrir un environnement d’affaires favorable aux entreprises. Décryptage des performances des pays africains à travers trois piliers clés : cadre réglementaire, services publics et efficacité opérationnelle.
Le rapport B-Ready 2024, publié par la Banque mondiale, remplace l’ancien programme Doing Business et propose une approche plus globale pour évaluer l’environnement des affaires. À travers ses trois piliers – cadre réglementaire, services publics et efficacité opérationnelle –, le rapport dresse un bilan des réformes engagées dans les pays africains pour attirer les investissements et favoriser la croissance du secteur privé.
Le Rwanda s’impose en tête des pays africains, illustrant sa capacité à créer un environnement favorable aux entreprises. Le pays affiche un score impressionnant de 81,31 en matière d’efficacité opérationnelle, le positionnant parmi les leaders mondiaux sur ce pilier. Ce résultat découle de réformes administratives ambitieuses visant à faciliter l’obtention de licences et à accélérer les démarches pour les entreprises. Le Rwanda surpasse également ses pairs africains en termes de services publics, avec un score de 67,37, illustrant une digitalisation avancée des services gouvernementaux et une meilleure gestion des infrastructures.
Cependant, tous les pays africains ne partagent pas ce succès. Des économies comme la Côte d’Ivoire (score de 40,34) et le Togo (49,58) souffrent d’une faiblesse chronique de leurs services publics, créant des barrières considérables pour les entrepreneurs. Le rapport souligne la nécessité pour ces pays de moderniser leurs infrastructures, notamment en matière d’accès à l’électricité et à l’eau, qui restent des défis majeurs pour le développement du secteur privé.
En revanche, sur le plan du cadre réglementaire, plusieurs économies montrent des signes encourageants. Le Togo et la Côte d’Ivoire se positionnent avec des scores de 69,03 et 68,16 respectivement. Ces progrès résultent de réformes visant à simplifier la création d’entreprises et à offrir une plus grande protection aux investisseurs. Toutefois, la mise en œuvre reste problématique dans certains cas, notamment en ce qui concerne la résolution des litiges commerciaux et la protection des droits de propriété.
Le rapport révèle également que l’efficacité opérationnelle est un domaine dans lequel plusieurs pays africains peuvent progresser rapidement. Le Togo (64,36 points) démontre que des réformes bien ciblées peuvent simplifier les démarches administratives et renforcer la compétitivité des entreprises locales. Toutefois, d’autres économies comme la Côte d’Ivoire et le Ghana doivent encore améliorer la transparence et la rapidité des processus administratifs.
En conclusion, le rapport B-Ready 2024 montre que des efforts considérables restent à faire pour combler les lacunes dans les services publics et l’efficacité opérationnelle en Afrique. Bien que certaines économies, comme le Rwanda, aient montré la voie, les réformes doivent être amplifiées pour attirer davantage d’investissements et favoriser une croissance économique durable.