Le premier rapport d’exécution du budget et de la trésorerie de l’État burkinabé pour l’exercice 2024, couvrant la période jusqu’au 31 mars, révèle des défis significatifs dans la gestion des finances publiques. Ce rapport, qui présente une vue détaillée des recettes et des dépenses, permet d’identifier les principales dynamiques budgétaires et les ajustements nécessaires pour atteindre les objectifs annuels.
Un budget ambitieux
Le budget de l’État pour 2024 avait été ambitieux : 3 019,12 milliards F CFA en recettes et 3 694,59 milliards F CFA en dépenses, avec une épargne budgétaire anticipée de 509,69 milliards F CFA et un besoin de financement de 675,47 milliards F CFA. Toutefois, au 31 mars, l’exécution budgétaire montre que les recettes s’élèvent à 665,26 milliards F CFA, soit seulement 23,87 % des prévisions annuelles. Cette faible performance des recettes met en lumière des défis importants en matière de mobilisation des ressources.
Réaménagements budgétaires et dépenses
Les dépenses ordinaires, initialement prévues à 2 282,11 milliards FCFA, ont été légèrement réduites à 2 281,09 milliards F CFA, reflétant des réaménagements budgétaires au sein des différents ministères et institutions. Ces ajustements, bien que nécessaires, indiquent une marge de manœuvre limitée pour les dépenses publiques, qui doivent être mieux alignées sur les priorités stratégiques du gouvernement.
Gestion de la trésorerie : Une situation préoccupante
En matière de trésorerie, la situation est préoccupante. Au 31 mars, seulement 803,25 milliards F CFA ont été encaissés sur les comptes des comptables directs du Trésor, contre 885,48 milliards F CFA à la même période en 2023. Cette baisse significative des disponibilités de trésorerie pose des questions sur la capacité de l’État à répondre à ses obligations financières à court terme.
Déficits Budgétaire
L’ épargne budgétaire et le solde budgétaire global sont ressortis négatifs respectivement à 48,02 milliards F CFA et 241,31 milliards F CFA, bien en deçà des prévisions de 509,69 milliards F CFA et 675,48 milliards F CFA après ajustements. Ces résultats traduisent une situation budgétaire fragile, nécessitant des mesures correctives pour éviter une détérioration plus prononcée des finances publiques.
En conclusion, le rapport d’exécution budgétaire au 31 mars 2024 révèle des défis significatifs pour le Burkina Faso. La mise en œuvre de mesures stratégiques et une gestion rigoureuse des finances publiques seront essentielles pour atteindre les objectifs budgétaires annuels et garantir la stabilité économique du pays.