Fitch Ratings a confirmé la note de défaut émetteur en devises étrangères à long terme du Cameroun à ‘B’, tout en maintenant une perspective négative. Cette décision reflète les défis économiques et politiques persistants auxquels le pays est confronté.
Fitch souligne que la note ‘B’ du Cameroun est soutenue par une économie relativement diversifiée sur le plan régional et une croissance résiliente du PIB. Cependant, la gestion faible des finances publiques (GFP), un PIB par habitant bas, des indicateurs de gouvernance faibles et des défis sécuritaires persistants continuent de limiter la note du pays.
Réduction de la Dette Gouvernementale et défis de la gestion des finances publiques
La dette du gouvernement général (GG), y compris les garanties et la dette de SONARA, devrait diminuer à 39,2 % du PIB d’ici 2025, contre 43,2 % à la fin de 2023. Cette diminution est attribuable à une croissance nominale robuste du PIB et à de faibles déficits budgétaires. Malgré cette réduction, le Cameroun présente toujours des lacunes dans la gestion de sa dette. En 2023, le pays a temporairement accumulé des arriérés extérieurs envers la Banque européenne d’investissement, avant de les régler rapidement, violant ainsi les objectifs du FMI concernant la non-accumulation d’arriérés extérieurs.
Les faiblesses de la GFP se manifestent par une mauvaise gestion de la trésorerie et une sous-estimation des dépenses, y compris les subventions aux carburants et les dépenses de sécurité imprévues. Cela a conduit à des dépenses hors budget et à l’accumulation d’arriérés domestiques, atteignant 1,6 % du PIB à fin mars 2024.
Instabilité Politique et Perspectives Économiques
Le Cameroun fait face à un risque politique accru, en raison de l’âge avancé du président Paul Biya et de l’absence de plan de succession clair. Les tensions politiques internes et les défis sécuritaires dans les régions anglophones et du Grand Nord ajoutent à cette instabilité.
Malgré ces défis, Fitch prévoit une croissance économique de 3,9 % en 2024 et de 4,1 % en 2025, tirée principalement par les secteurs non pétroliers comme l’agriculture et les infrastructures énergétiques. Cependant, cette croissance est menacée par les pressions inflationnistes et la volatilité des prix des matières premières.
En conclusion, bien que le Cameroun maintienne sa note ‘B’, les défis économiques et politiques persistants, ainsi que les risques sécuritaires, posent des préoccupations majeures pour l’avenir du pays. Fitch souligne la nécessité de réformes structurelles pour améliorer la gestion des finances publiques et renforcer la stabilité politique.
