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African Media Agency (AMA)

Côte d’Ivoire : cette interdiction de manifester qui tend le climat politique

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La décision des autorités ivoiriennes est tombée le mercredi 19 août. « Le conseil [des ministres] a décidé la suspension des manifestations sur la voie publique pour les autoriser seulement dans les enceintes closes », annonce un communiqué du gouvernement. Cette suspension valable jusqu’au 15 septembre concerne les manifestations sur la voie publique et s’inscrit dans le contexte de l’état d’urgence instauré par l’État dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Le gouvernement explique sa mesure par « les conséquences du bilan humain et matériel des précédentes manifestations et des risques d’ouverture de poches de conflits communautaires », d’après le texte du communiqué.

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La tension monte à l’approche de la présidentielle

Cette annonce survient près d’une semaine après des manifestations violentes liées à l’annonce de la candidature controversée du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, qui ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant « six morts, une centaine de blessés, 1 500 déplacés internes, 69 personnes interpellées, ainsi que de nombreux dégâts matériels », selon le bilan officiel communiqué mercredi.

Les manifestations de la semaine dernière ont été également suivies de dizaines d’arrestations, dont celles de membres de la société civile. Pulchérie Gbalet, activiste des droits humains proche de l’opposition, a été arrêté samedi, puis placée en détention provisoire mercredi soir, accusée d’« incitation à la révolte et d’appel à l’insurrection ».

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Un contexte sous-régional déjà tendu

L’annonce intervient également dans un contexte régional particulier, soit au lendemain du coup d’État au Mali voisin. Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais après le décès d’un infarctus de ce dernier le 8 juillet, Alassane Ouattara a annoncé le 6 août qu’il briguerait finalement un troisième mandat. La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016 : les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.

Malgré l’interdiction, des partis et groupements politiques de l’opposition ont déjà appelé à poursuivre les manifestations de rue contre la candidature du chef de l’État sortant Alassane Ouattara par une marche des femmes vendredi à Abidjan. Le lendemain, samedi 22 août, le président Ouattara doit être investi candidat à la présidentielle, dont le premier tour a été officiellement fixé au 31 octobre devant au moins 100 000 militants au stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan.

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Source : African Media Agency (AMA)

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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