À fin juin 2024, les marchés publics connaissent une évolution contrastée en Côte d’Ivoire. Si leur nombre a baissé de 11,8% par rapport à la même période en 2023, le montant total des marchés approuvés a, quant à lui, enregistré une hausse significative de 41,6%. Une tendance qui s’explique par l’attribution de grands projets d’infrastructures à des grandes entreprises, au détriment des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Les chiffres sont révélateurs d’une mutation en cours dans la commande publique en Côte d’Ivoire. À fin juin 2024, 1 829 marchés ont été approuvés contre 2 074 un an plus tôt, soit une baisse notable de 11,8%. Malgré ce recul en volume, le montant global des marchés s’est établi à 730,3 milliards de francs CFA, contre 515,7 milliards de francs CFA à la même période en 2023, marquant ainsi une hausse impressionnante de 41,6%.
Cette progression s’explique en grande partie par l’approbation de grands projets d’infrastructures, notamment routiers et énergétiques, attribués à des grandes entreprises, reléguant les Petites et Moyennes Entreprises (PME) à une part moins importante en valeur. Ainsi, la part des marchés attribués aux PME a chuté de 61,7% à 28,7%, une baisse de 33,0 points. En revanche, en termes de nombre, 71,1% des marchés sont allés aux PME à fin juin 2024, contre 65,5% l’année précédente.
Par ailleurs, les procédures concurrentielles, comme les appels d’offres ouverts et restreints, continuent de dominer le paysage des marchés publics. Elles représentent 70,6% des montants approuvés, en hausse de 3,9 points par rapport à juin 2023. À l’inverse, les procédures non concurrentielles, incluant notamment les marchés de gré à gré, ont vu leur part en valeur baisser de 31,4% à 28,4%. Plus précisément, les marchés de gré à gré représentent désormais 9,3% du total des marchés approuvés, contre 15,3% l’année précédente.
Ces dynamiques mettent en lumière un changement d’orientation des marchés publics, avec un recentrage sur de plus grands projets structurants, au détriment des PME, malgré une augmentation en nombre de marchés leur étant attribués.
