Connect with us

Business

Le boom du marché africain des motos-taxis

Avatar

Publié

le

Le marché des taxis motos est en plein essor en Afrique : Godaka et SafeBodas deux startups du secteur viennent de lever des millions de dollars pour se développer. En Côte d’Ivoire, le marché des moto-taxis s’est développé à l’intérieur mais il n’était pas reconnu officiellement. L’institution d’une patente annuelle sur les moto-taxis en 2018 a t’il ouvert la voie à une formalisation du secteur en Côte d’Ivoire ?  Heetch vient d’annoncer qu’il allait lancer un service de moto-taxi et Gozem un acteur du secteur est annoncé depuis plusieurs mois.

Le service de motos-taxis à la demande est en pleine croissance en Afrique

Les motos -taxis sont apparus en Afrique dans le milieu des années 80 au Niger et au Cameroun. Mais ce marché a attiré des startups dans plusieurs pays qui mettent en avant la formalisation de l’activité, la formation des chauffeurs et la sécurité.

Les défaillances du système de transport en commun fiable, l’augmentation de la population favorisent le développement d’un marché des deux roues et des taxis motos rapporte TechSci Research, un cabinet d’études international. En effet, les deux-roues permettent de proposer un mode de transport abordable aussi bien pour les travailleurs que les voyageurs.
Au Rwanda, SafeMotos et YegoMoto proposent un service à la demande via une application. SafeBoda une start-up ougandaise de moto-taxi vient de lever des fonds auprès de Allianz. Godaka et Max.ng se partagent le marché nigérain. Au Togo, un transfuge d’Uber Emeka Ajene a lancé l’application Gozem qui propose des motos à la demande aux usagers en 2018. Au Mali, Teliman une application de service de taxi-moto a été créée à la suite d’un hackathon organisé par la Banque Mondiale, CFAO Automotive et Mali’Innov.

Une activité reconnue en Côte d’Ivoire depuis 2018 ?

Les mototaxis sont apparus en Côte d’Ivoire dans les zones centre-nord et ouest de la Côte d’Ivoire vers 2002. Les usagers apprécient le côté pratique et abordable. Mais il y a de nombreuses plaintes dues aux accidents aux désordres causés par ces motos-taxis. A Bouaké, le parc de motos-taxis était estimé à 3 100 en 2010 selon L’étude Les taxis-motos : un transport de crise dans la ville de Bouaké. Avec l’introduction d’une compagnie de bus en 2008, les autorités se sont opposées à l’activité à cette activité. Cette activité était tolérée et considérée comme exceptionnelle et circonscrites aux villes de province. Mais la donne a changé depuis l’an dernier. En effet, l’Etat ivoirien a instauré une patente
annuelle dans l’annexe fiscale 2018 pour l’exploitation de motos-taxis à deux ou à trois roues, utilisés pour le transport de personnes et/ou de marchandises. Le coût annuel de la patente pour les motos-taxis est de 20 000 CFA.

Dans son dernier rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire publié en février dernier , la banque Mondiale met en évidence des problèmes de mobilité urbaine. Chaque jour ouvrable, un ménage de la ville d’Abidjan effectue en moyenne 6,09 déplacements et il dépense quotidiennement 1 075 FCFA. Le transport représente le troisième poste de dépense des ménages et peut absorber jusqu’à 30 % des dépenses des ménages pauvres selon les experts de la banque mondiale. Pour ces populations, les motos-taxis pourraient être une alternative pour les déplacements.

Au mois de mai, une décision du ministre des transports a été prise pour interdire l’activité à Abidjan en raison de nombreuses plaintes. Quelle sera le processus choisi par le gouvernement sur un secteur qui est en pleine croissance en Afrique ? La mise en place d’un cadre adaptée permettrait de formaliser le secteur et de créer une nouvelle alternative de transport pour les Abidjanais.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
ChatBot