À quelques semaines de l’élection présidentielle, le Ghana augmente une nouvelle fois le prix d’achat garanti pour les producteurs de cacao, un geste visant à soutenir les revenus des agriculteurs et endiguer la contrebande. Une décision politique ? L’opposition n’hésite pas à y voir une stratégie électorale.
Face aux difficultés croissantes dans le secteur du cacao, le Ghana a décidé de revoir à la hausse le prix payé aux cultivateurs pour la seconde fois cette saison 2024/2025. Ce vendredi, le président Nana Akufo-Addo a annoncé une nouvelle revalorisation du prix minimum, qui atteint désormais 49 600 cedis par tonne (environ 1 835 200 francs CFA), soit 49,6 cedis par kilogramme (environ 1 835 francs CFA par kilogramme), contre 48 000 cedis en septembre.
Cette initiative vise à soutenir les producteurs dont les revenus sont fragilisés par la flambée des prix des biens de première nécessité et la dévaluation de la monnaie nationale. Parallèlement, le gouvernement souhaite endiguer le phénomène de contrebande, responsable d’une importante baisse de la production nationale. En effet, Cocobod, l’organisme de régulation du secteur, estime que le Ghana a perdu un tiers de sa production de cacao sur la période 2023/2024 en raison des exportations illégales vers les pays voisins.
Cependant, cette nouvelle augmentation suscite des doutes. Bright Simons, vice-président de l’Institut IMANI Africa, y voit une mesure « électoraliste » à l’approche des élections du 7 décembre, notant que cette hausse reste en deçà des effets cumulés de l’inflation et de la dépréciation de la monnaie. De plus, cette décision intervient alors que les sondages prédisent une victoire de John Mahama, candidat de l’opposition, face au vice-président sortant, Muhamudu Bawumia.
Alors que la présidentielle s’annonce tendue dans ce bastion de stabilité démocratique en Afrique, les mesures en faveur des producteurs de cacao deviennent des arguments cruciaux dans la campagne politique.
