La Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal enregistrent des croissances solides, mais les coûts de financement et les niveaux de dette de la région freinent leurs ambitions de développement. Avec des déficits budgétaires en baisse, ces pays poursuivent des réformes pour stabiliser leurs économies dans un contexte de fragilité régionale.
Dans un contexte de fragilité économique mondiale, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal restent parmi les économies les plus performantes d’Afrique subsaharienne. La croissance de la région, estimée à 3,6 % en 2024, cache des contrastes, notamment pour ces pays d’Afrique de l’Ouest qui atteignent des taux de 6 % et plus. Cependant, cette croissance prometteuse est freinée par des déficits budgétaires élevés, des dettes importantes et des coûts d’emprunt croissants.
Côte d’Ivoire : Contrôler la dette tout en maintenant la croissance
Le FMI souligne les efforts de la Côte d’Ivoire pour stabiliser sa dette, qui s’élève à environ 58 % du PIB. En 2023, le pays a réduit son déficit budgétaire de 1,3 %, avec une nouvelle réduction prévue de 0,4 % en 2024. Ce rééquilibrage est d’autant plus crucial que les paiements d’intérêts représentent près de 20 % des recettes publiques, limitant la capacité de l’État à investir dans des projets sociaux et d’infrastructure.
Pour renforcer la résilience économique, le gouvernement ivoirien mise sur une augmentation des recettes fiscales et une réduction des exonérations fiscales pour les grandes entreprises. En 2025, ces réformes fiscales devraient porter leurs fruits et accroître les ressources nécessaires au financement du développement.
Ghana : Un redressement budgétaire sous soutien international
Le Ghana poursuit ses efforts de stabilisation avec un ratio de dette sur PIB d’environ 70 %, l’un des plus élevés de la région. Après plusieurs années de tensions budgétaires, le Ghana a bénéficié d’un programme d’aide du FMI pour rationaliser ses dépenses publiques et améliorer la collecte fiscale. En 2024, le pays devrait réduire son déficit budgétaire de 0,6 % du PIB, tandis que l’inflation, qui a atteint 42 % en 2023, est en baisse mais demeure élevée.
L’engagement du Ghana envers la diversification se renforce : l’augmentation des exportations de produits agricoles et industriels, couplée à une réforme de la gestion des recettes pétrolières, vise à rendre l’économie moins vulnérable aux chocs mondiaux.
Sénégal : La montée en puissance des hydrocarbures
Le Sénégal devrait atteindre une croissance de 6 % en 2024, grâce à l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Les recettes issues de l’énergie pourraient ainsi doubler dans les cinq prochaines années, offrant au pays un levier important pour financer ses infrastructures. Cependant, le gouvernement reste prudent sur les dépenses, face à des rendements obligataires qui varient entre 7 % et 9 %.
Pour amortir les chocs liés aux fluctuations des prix des hydrocarbures, le Sénégal a mis en place des fonds souverains et des programmes de stabilisation budgétaire. Le pays a également amélioré la collecte des recettes fiscales, contribuant à une réduction progressive du déficit public.
La Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal, en dépit de leurs défis budgétaires, sont engagés dans des réformes pour renforcer la résilience économique. Leurs perspectives de croissance restent optimistes, mais la viabilité dépendra de la gestion prudente de la dette et de la capacité à maintenir des investissements dans les secteurs sociaux.