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Economie

Le FMI projette une reprise modeste entravée par des défis structurels pour l’Afrique subsaharienne

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L’ Afrique subsaharienne se dirige vers une légère reprise économique, avec une croissance prévue de 3,6 % en 2024 et une amélioration attendue à 4,2 % en 2025 selon les dernières prévisions du FMI. Cependant, la région fait face à des obstacles de taille, entre dettes élevées, fragilités sociales et dépendance aux ressources naturelles.

Dans un rapport publié en octobre 2024, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit pour l’Afrique subsaharienne une croissance modeste de 3,6 % cette année, qui pourrait atteindre 4,2 % en 2025. Toutefois, ces prévisions cachent des disparités notables entre les économies de la région, avec des obstacles structurels et des contraintes de financement majeures qui ralentissent leur élan.

Un endettement préoccupant et des coûts élevés

L’Afrique subsaharienne souffre d’une dette publique élevée. Bien que les réformes budgétaires aient contribué à stabiliser la situation, la région affiche toujours un ratio dette/PIB élevé, à 58 % en moyenne. Près d’un quart des pays de la région consacrent plus de 20 % de leurs recettes au remboursement des intérêts, une charge financière importante qui compromet les investissements en santé et éducation, pourtant cruciaux pour le développement.

La dépendance aux financements extérieurs ajoute une pression supplémentaire, dans un contexte de conditions de financement tendues. Les taux d’emprunt pour les euro-obligations de la région restent supérieurs aux niveaux d’avant pandémie, entre 7,6 % et 10,7 %, rendant l’accès aux capitaux difficile. La situation est particulièrement contraignante pour les pays exportateurs de matières premières, dont les recettes fiscales souffrent de la stagnation des prix des produits non pétroliers.

Inflation persistante et réserves de change faibles

Bien que l’inflation soit en baisse dans une majorité des pays, elle reste à deux chiffres dans près d’un tiers de la région, en particulier dans les pays où la politique monétaire n’est pas fixée par un taux de change stable, comme l’Angola, l’Éthiopie ou le Nigeria. En outre, la situation des réserves de change est fragile pour plusieurs économies : un tiers des pays n’ont pas de réserves couvrant trois mois d’importations, un niveau jugé insuffisant pour amortir d’éventuels chocs extérieurs.

Des perspectives sociales fragiles

L’impact des chocs macroéconomiques se fait également ressentir sur le plan social. La pauvreté, l’inégalité d’accès à l’emploi et la gouvernance insuffisante amplifient les tensions politiques et sociales, menaçant la stabilité dans plusieurs pays. Le climat des affaires en pâtit, les investisseurs potentiels restant prudents face aux incertitudes socio-politiques.

Pour soutenir une croissance inclusive et durable, les gouvernements devront prendre des mesures ciblées : poursuivre les réformes structurelles, renforcer la gouvernance, et maintenir les dépenses sociales malgré la pression budgétaire.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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