Alors que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de L’ ouest (BCEAO) projette une croissance de 5,9 % au troisième trimestre 2024, l’inflation et les taux d’intérêt pèsent sur les perspectives économiques. Face aux fluctuations des prix des matières premières et à une contraction de la liquidité bancaire, la stabilité économique de l’Union reste à surveiller de près.
La conjoncture économique d’octobre 2024, dans le contexte d’un ralentissement global, amène les pays de l’UEMOA à se tourner davantage vers leur propre demande intérieure, moteur de croissance. Le PIB de l’Union, qui a progressé de 5,3 % au deuxième trimestre, devrait atteindre 5,9 % au troisième, avec une prévision de 6,4 % pour le dernier trimestre. Cette croissance repose notamment sur une demande intérieure robuste, qui permet à l’économie de l’Union de maintenir un certain dynamisme, malgré une contraction des cours de plusieurs produits de base exportés.
L’inflation dans l’UEMOA s’est atténuée en septembre, se fixant à 3,6 % contre 4,4 % en août, portée par une augmentation de l’offre locale de produits alimentaires grâce aux récoltes agricoles. Toutefois, l’indice des prix des produits alimentaires importés a progressé de 3,9 % en raison des conditions climatiques défavorables dans les pays producteurs. De plus, la baisse des prix du pétrole (-7,1 %) et du cacao (-5,5 %) a affaibli les exportations, tandis que des produits comme l’or (+3,7 %) et les huiles végétales (+12 %) ont vu leurs cours augmenter, renforçant l’importance pour l’Union de diversifier ses sources de revenus.
Les données du marché financier indiquent une pression accrue sur les taux d’intérêt interbancaires. En septembre, le taux moyen à une semaine s’établissait à 6,14 %, en hausse de 14 points de base par rapport à août. Par ailleurs, les taux débiteurs sont quasi stables, autour de 7,14 %, rendant le crédit onéreux pour les entreprises et les ménages. La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a choisi de maintenir ses taux directeurs inchangés en septembre, cherchant ainsi à stabiliser le marché monétaire sans alourdir davantage le coût du financement pour les secteurs productifs.
La liquidité bancaire de l’Union a diminué de 171,9 milliards de francs CFA en septembre, marquée par des transferts nets négatifs et une réduction des opérations avec les États, malgré une hausse du refinancement de la BCEAO. Cette contraction s’ajoute à une augmentation modérée de la masse monétaire, qui a progressé de 4,7 % en glissement annuel à fin août. En parallèle, les créances intérieures sur les résidents et les Actifs Extérieurs Nets (AEN) ont connu une forte croissance, contribuant à soutenir l’activité économique dans l’Union.
Pour le dernier trimestre 2024, la BCEAO prévoit une inflation légèrement en baisse, avec des taux de 3,5 % en octobre et 3,4 % en novembre, grâce à la stabilisation des prix des produits alimentaires locaux. Cependant, la conjoncture reste sous vigilance, avec des risques de fluctuation des prix des importations alimentaires et de produits énergétiques qui pourraient compromettre cette tendance à la baisse. À cela s’ajoutent les pressions potentielles sur les taux de crédit, qui impacteraient l’investissement et la consommation dans l’Union.
En somme, les perspectives pour 2024 demeurent optimistes, la croissance étant renforcée par les performances du marché intérieur. Cette dynamique, soutenue par la BCEAO, pourrait continuer d’assurer une stabilité économique et monétaire en 2025.