Un audit de la Cour des comptes sénégalaise révèle que le gouvernement précédent a largement sous-évalué les chiffres clés du déficit et de la dette publique. Cette annonce a entraîné une chute des obligations souveraines du pays, tandis que le programme de financement du FMI reste suspendu dans l’attente de mesures correctives.
La Cour des comptes du Sénégal a publié, mercredi, une revue détaillée des finances publiques qui confirme que l’administration de l’ex-président Macky Sall a transmis des données erronées sur le déficit budgétaire et l’endettement du pays. Selon l’audit, le déficit budgétaire pour 2023 s’établit à 12,3 % du PIB, bien au-delà des 4,9 % précédemment annoncés par le gouvernement sortant.
L’impact sur les marchés ne s’est pas fait attendre : les obligations souveraines sénégalaises ont chuté, le titre en dollar échéance 2033 perdant plus de 2 centimes pour s’établir à 79,95 cents par dollar. Face à ces révélations, l’administration du président Bassirou Diomaye Faye, élu en avril 2024, a décidé en juin de ne pas solliciter de nouveaux décaissements dans le cadre de son programme de financement avec le Fonds monétaire international (FMI), d’un montant de 1,8 milliard de dollars sur trois ans.
Le FMI, qui avait suspendu ce programme dans l’attente des conclusions de l’audit, collabore désormais avec les autorités sénégalaises pour évaluer leurs besoins en renforcement des capacités et mettre en place des mesures correctives.
Cette révélation met en lumière des écarts budgétaires considérables, dont les conséquences pourraient peser sur la crédibilité financière du Sénégal et ses futures négociations avec ses créanciers internationaux.
