En dépit des défis économiques mondiaux, les entreprises publiques de Côte d’Ivoire ont enregistré une croissance significative en 2022.
Les entreprises publiques ivoiriennes ont montré une performance financière exceptionnelle en 2022, malgré un contexte économique mondial marqué par des turbulences. Selon le rapport annuel sur la gestion du portefeuille de l’État, ces entreprises ont vu leur résultat net cumulé augmenter de 158%, passant de 84,7 milliards FCFA en 2021 à 219 milliards FCFA en 2022.
Cette performance est le fruit d’une série de réformes et de mesures de gouvernance mises en place par la Direction Générale du Portefeuille de l’État (DGPE). Parmi ces initiatives, la signature de contrats de performance avec les entreprises publiques a joué un rôle crucial. Ces contrats définissent des objectifs clairs en matière de performance économique, de gestion et de gouvernance.
Le secteur des entreprises publiques a également bénéficié de la poursuite des efforts de restructuration et de consolidation. En 2022, plusieurs nouvelles sociétés ont été créées, notamment dans les secteurs minier et financier, contribuant à diversifier davantage le portefeuille de l’État.
En outre, la gouvernance des entreprises publiques s’est nettement améliorée, comme en témoignent les indicateurs de performance des Conseils d’Administration. Le taux de transmission des états d’exécution budgétaires a atteint 98%, tandis que le taux de participation des administrateurs aux réunions s’est élevé à 90%.
Les résultats financiers positifs des entreprises publiques se sont également traduits par une augmentation substantielle des dividendes versés à l’État, qui ont atteint 52,15 milliards FCFA en 2022, contre 33,7 milliards FCFA en 2021.
Les entreprises ayant performé
Parmi les entreprises publiques les plus performantes en 2022, plusieurs se distinguent par leurs résultats exceptionnels. La Compagnie Ivoirienne d’Électricité (CIE) a enregistré une augmentation significative de son chiffre d’affaires, portée par une demande croissante en énergie et des investissements stratégiques dans l’infrastructure électrique.
La Société Ivoirienne de Raffinage (SIR) a également connu une année fructueuse, avec une hausse de sa production et une optimisation de ses coûts opérationnels. En 2022, la SIR a affiché un résultat net de 125,1 milliards FCFA, contre 24,7 milliards FCFA en 2021. Orange Côte d’Ivoire a aussi bénéficié d’une forte demande pour ses services de télécommunication, enregistrant un résultat net de 123,4 milliards FCFA en 2022, contre 104,3 milliards FCFA en 2021.
D’autres entreprises comme la Société des Mines de la Lobo (SM Lobo) ont su tirer parti de la hausse des prix des matières premières et d’une gestion efficace de leurs opérations. SM Lobo a enregistré un résultat net de 51,2 milliards FCFA en 2022, contre une perte de 4,8 milliards FCFA en 2021.
Les entreprises en difficulté
Cependant, toutes les entreprises publiques n’ont pas connu le même succès en 2022. Certaines ont enregistré des pertes importantes, nécessitant des interventions et des réformes supplémentaires. La Banque pour le Commerce et l’Industrie (BPCI) a été confrontée à des défis majeurs liés à la volatilité du marché financier et à des coûts d’exploitation élevés. En 2022, la BPCI a subi des pertes de 12,3 milliards FCFA, contre 9,1 milliards FCFA en 2021.
La société Roxgold Sango, opérant dans le secteur minier, a également enregistré des pertes significatives, principalement dues à des difficultés dans la gestion de ses projets. Roxgold Sango a affiché une perte de 8,1 milliards FCFA en 2022, contre une perte de 1 milliard FCFA en 2021. De même, l’Agence Nationale de l’Assainissement et du Drainage (ANAD) a souffert de problèmes de gestion et de financement insuffisant, enregistrant une perte de 4,5 milliards FCFA en 2022, contre une perte de 4,1 milliards FCFA en 2021.
La stratégie quinquennale de gestion du portefeuille de l’État (2021-2025), visant à renforcer la performance et la gouvernance des entreprises publiques, semble porter ses fruits. Les perspectives pour 2023 et au-delà restent optimistes, avec un accent mis sur la poursuite des réformes et la consolidation des acquis. Cependant, il est crucial de continuer à surveiller et à soutenir les entreprises en difficulté pour garantir une performance globale solide et durable du portefeuille de l’État.
