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Economie

Côte d’Ivoire : La filière cacao ne joue pas son rôle de vecteur de l’économie selon la Banque Mondiale

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Dans son dernier rapport sur la situation économique de la Côte d’Ivoire, la Banque mondiale a réalisé un diagnostic de la filière cacao. Cet état des lieux montre un secteur clé de l’économie mais n’ayant pas provoqué l’enrichissement des producteurs. De plus, la filière ivoirienne a une faible part dans la chaine de valeur globale.

Une filière avec un poids important mais dont les producteurs vivent dans la pauvreté

Le cacao est l’une des principales cultures d’exportation en Côte d’Ivoire. Il représente pour environ 14% du PIB, contribue à plus du tiers des recettes d’exportations et finance 10 % des recettes de l’État. De plus avec près d’1 million de petits producteurs et environ 5-6 millions de personnes, soit le cinquième de la population du pays, la filière cacao est l’une des filières employant le plus de personne en Côte d’Ivoire.
Mais la performance de la filière ne profite pas aux planteurs. En effet ceux-ci ne reçoivent qu’une faible part du prix de vente sur le marché international. Les raisons de cette faible proportion versée aux producteurs sont doubles : les coûts de commercialisation intérieures élevés et une fiscalité élevée (22 % de la valeur coût assurance fret). Les producteurs de cacao vivent dans la pauvreté avec un revenu annuelle moyen de 1,7 million FCFA soit 141 667 FCFA par mois.

Une faible part dans la chaine de valeur globale dans une filière en changement

La Côte d’Ivoire produit 40% des fèves de cacao de la planète mais elle gagne environ 5% de la valeur ajoutée totale. Les quatre éléments de la chaine de valeur de la filière sont : la production de fèves de cacao, le broyage des fèves en pâte, beurre et poudre (1ère transformation) ; la production de chocolat industriel puis de produits finis chocolatés (2ème transformation), et la distribution de ces produits. La Côte d’Ivoire a amélioré sa position dans la première transformation est devenu le premier broyeur dans le monde alors que 80 % des gains sont générés dans la production de chocolat industriel et la distribution de produits finis aux consommateurs.

La filière est en pleine transformation au niveau de l’offre et de la demande. Sur le plan de la demande, de nouveaux pays consommateurs apparaissent comme la Chine et l’Inde. Ainsi, la Malaisie se positionne pour jouer en Asie le rôle de la Hollande en Europe dans la commercialisation du cacao. De plus, la certification devient une exigence des consommateurs des pays développés.

Au niveau de l’offre, les pays d’Amérique Latine accroissent leurs capacités de production. De plus, les pays producteurs comme la Côte d’Ivoire doit trouver de nouvelles stratégies pour accroitre la production sans augmenter les zones de cultures. En outre, avec l’exode rural et le vieillissement de la population, les modes de production doivent être modernisés. Enfin on observe un assèchement des terres cacaotières en raison du réchauffement climatique. Plusieurs études ont montré que beaucoup des plantations devraient se déplacer de l’est vers l’ouest du pays si rien n’est fait avant 2050.

Les experts de la banque proposent trois pistes pour transformer la filière :
• Elaborer un système de prévision de la production et de suivi de la localisation de la production
• Améliorer la productivité des plantations et la qualité des fèves et développer les capacités de l’industrie locale
• Revoir la fiscalité pour permettre une meilleure répartition de la valeur ajoutée de la filière en particulier pour les producteurs

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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