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Côte d’Ivoire : le canadien Westbridge dément la cession de ses parts dans la BHCI

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Westbridge Mortgage Reit, la société canadienne de financement immobilier, a démenti avoir vendu ses actions de capital de la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (BHCI).

Le 13 novembre 2019, le ministère ivoirien de l’Economie et des Finances a annoncé l’annulation de la vente des actions de la BHCI à la Westbridge Mortgage Reit. L’annulation de cession permettait à l’Etat ivoirien de reprendre le contrôle de la Banque. « Nous [Westbridge, Ndlr] n’avons d’accord avec personne pour revendre notre part d’actionnariat. En tout cas pas encore. Et nous n’avons pas entamé de discussions à cet effet. Nous sommes en possession de nos titres nominatifs représentant 51,6% des parts. Et avec l’ensemble des actionnaires représentant plus de 96% des actions, aucun n’a revendu ses titres », a indiqué J.D Diabira le directeur général de la BHCI et de Westbridge.

Des difficultés pour prendre le contrôle de la banque

Le capital de la BHCI compte comme actionnaires les plus importants Westbridge (51,6%), SCI Demack (33%), NSIA (10%), SOMAVIE (4%) et BOAD (1%). Le gouvernement ivoirien a décidé de céder ses actions à la Westbridge Mortgage Reit en 2017.

Dans une note adressée aux salariés de l’entreprise, le président du conseil d’administration James Clayton a indiqué que Westbridge a sollicité le 28 Octobre 2019 de l’aide du premier ministre t ivoirien pour « pour aboutir à une conclusion rapide qui permette soit de prendre le contrôle effectif de la Banque dont elle est actionnaire majoritaire, ou d’entamer un dialogue pour nous libérer et libérer la Banque de la situation dangereuse dans laquelle elle se trouve ».

Révélant que « de fait, la BHCI est contrôlée et gérée par des individus qui ne sont ni actionnaires, ni gérants. Vous le savez tous aujourd’hui, le ministre des Finances et la Directrice de cabinet du ministère des Finances sont au contrôle de la gestion de la Banque, et ce depuis déjà des mois, créant ainsi une confusion juridique préjudiciable à la Banque et aux intérêts des actionnaires légitimes » a indiqué James Clayton.

Deux raisons principales sont à l’origine de la crise selon les dirigeants de la Westbridge. Dans un premier temps, la banque a reçu son agrément bancaire quatre mois après la signature de l’agrément bancaire en décembre 2018. Ensuite les résultats d’un audit sur la gestion passée a mis en lumière 12 milliards FCFA de créances douteuses dont 4 milliards FCFA provenant étonnamment de transactions associées à des membres du gouvernement ivoirien. Ce montant des créances douteuses est 4 fois supérieures au montant projeté par la Banque.

NSIA et Westbridge ont recapitalisé la banque à 3,6 milliards FCFA sur 5 milliards FCFA approuvé par le conseil d’administration en Octobre 2018. Mais cette recapitalisation est insuffisante et des vices de procédures menacent sa validation.

Une incertitude qui est de nature à décourager les investisseurs

« Avec l’ensemble des actionnaires, Westbridge pense que le problème de liquidité que traverse la banque ne constitue en rien un problème insurmontable », fait remarquer James Clayton. Les fondamentaux de la banque restant solides et ne remettant pas en cause sa capacité à continuer de fonctionner. Par contre, s’inquiète-t-il, « la question de la gouvernance et l’incertitude qu’elle engendre sont de nature à décourager l’investisseur le plus confiant. Il nous paraît irréaliste de penser que des investisseurs-propriétaires vont s’engager à investir dans une banque qu’ils ne contrôlent pas ».

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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