Une commission mise en place par la junte au pouvoir au Niger a recommandé une transition d’une durée minimale de cinq ans avant un retour à un régime civil. Cette annonce, qui prolonge le calendrier initialement proposé par la junte, soulève des interrogations sur l’évolution politique du pays, alors que le Niger s’éloigne de la CEDEAO et se rapproche de nouveaux partenaires sécuritaires.
L’annonce d’une transition politique d’au moins cinq ans au Niger ne manquera pas de susciter des réactions dans les milieux économiques et financiers. Alors que la junte avait initialement proposé un délai de trois ans, la commission consultative a préconisé une durée de 60 mois, une échéance qui pourrait encore évoluer en fonction de la situation sécuritaire.
Ce calendrier prolonge l’incertitude politique et institutionnelle, un facteur clé pour les investisseurs nationaux et étrangers. Depuis le coup d’État de 2023, le Niger fait face à un isolement diplomatique grandissant, notamment avec son retrait de la CEDEAO aux côtés du Mali et du Burkina Faso. Ce départ pourrait compliquer les échanges commerciaux et restreindre l’accès aux financements régionaux, notamment ceux de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC).
L’impact économique est déjà visible : selon plusieurs analystes, la suspension des accords commerciaux et financiers avec la CEDEAO aurait coûté au Niger plus de 500 milliards de F CFA en pertes directes sur l’année écoulée. La décision de prolonger la transition pourrait accentuer cette tendance, freinant la reprise économique et les investissements dans des secteurs clés comme les infrastructures et l’énergie.
En parallèle, la commission a recommandé la dissolution des partis politiques et la création d’un cadre restreint de deux à cinq formations politiques.
