Les rebelles M23, soutenus par le Rwanda selon l’ONU, progressent rapidement vers la ville stratégique de Goma, poussant des milliers de civils à fuir. Cette avancée pourrait bouleverser l’économie régionale et raviver les rivalités géopolitiques autour des ressources minières du Congo.
Dimanche 26 janvier, les rebelles du M23 ont intensifié leur offensive vers Goma, capitale du Nord-Kivu, une ville clé pour l’économie de l’Est congolais. Ce carrefour commercial, qui abrite près d’un million d’habitants, se trouve au bord du chaos, menaçant non seulement la stabilité de la région mais aussi l’accès aux vastes ressources minières de la République démocratique du Congo (RDC).
La région du Nord-Kivu, riche en minerais tels que le coltan, l’or et le cobalt, joue un rôle central dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment pour les industries technologiques et énergétiques. La perte de contrôle de Goma pourrait compromettre les exportations et aggraver la volatilité des prix de ces ressources stratégiques.
En seulement quelques semaines, les rebelles du M23 ont étendu leur emprise sur une large partie de l’Est congolais. Accusés par l’ONU de recevoir un soutien militaire et logistique du Rwanda – ce que Kigali dément –, les insurgés visent désormais Goma, un hub économique et logistique qui relie la RDC aux marchés internationaux via le Rwanda et l’Ouganda.
Les vols à destination et au départ de l’aéroport de Goma ont été suspendus dimanche, paralysant le commerce et l’approvisionnement en biens essentiels. Pendant ce temps, des milliers de civils fuient la ville, exacerbant une crise humanitaire déjà alarmante.
La pression monte également au sein de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence pour discuter de l’impact de cette crise, tandis que les entreprises minières et les partenaires économiques de la RDC redoutent une interruption prolongée des activités dans la région.
Dans ce contexte tendu, la bataille pour Goma dépasse le simple cadre militaire : elle symbolise une lutte pour le contrôle des ressources stratégiques, moteur de l’économie congolaise et enjeu majeur des rivalités géopolitiques en Afrique centrale.