En 2024, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest a consolidé ses réserves en or, en devises et en actifs internationaux. Une stratégie discrète mais essentielle pour garantir la stabilité du franc CFA et la résilience financière de la zone UEMOA.
Le dernier rapport financier de la BCEAO le confirme : 2024 aura été une année de renforcement des actifs stratégiques de l’institution. En tête, les avoirs en or, dont la valeur a progressé de 38 %, atteignant 2 531 milliards FCFA. Une hausse principalement liée à la remontée des cours mondiaux de l’or, mais aussi à une gestion plus active du stock via des dépôts rémunérés.
Les avoirs en devises, quant à eux, bondissent de 48 %, pour s’établir à 8 540 milliards FCFA. Cette progression reflète une dynamique de consolidation des réserves de change, dans un contexte de soutien renforcé des exportations et de diversification des placements libellés en monnaies fortes.
La BCEAO gère également les Droits de tirage spéciaux (DTS), ces instruments du FMI qui permettent de renforcer les liquidités des pays membres sans emprunter sur les marchés. En 2024, les avoirs sur le FMI ont crû de 29 %, dépassant les 2 440 milliards FCFA.
Quels effets concrets pour l’économie ?
D’abord, cette solidité financière donne à la BCEAO les moyens d’intervenir rapidement en cas de choc, comme une flambée du dollar ou une crise sur les matières premières. Ensuite, elle renforce la confiance des investisseurs internationaux, qui scrutent la santé des banques centrales pour évaluer la stabilité des zones où ils envisagent d’investir. Enfin, en sécurisant le change et le système bancaire, la BCEAO permet aux entreprises d’opérer dans un environnement plus prévisible, ce qui favorise les décisions d’investissement à moyen terme.
Dans un contexte mondial toujours incertain, ce renforcement des réserves traduit une orientation claire : stabilité d’abord, pour préparer l’avenir.