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Avec un taux de croissance de 6 % en 2024, la Côte d’Ivoire confirme la solidité de son économie. Soutenue par les performances du secteur tertiaire, la montée en puissance du pétrole et des mines, ainsi qu’un environnement macroéconomique stable, l’économie ivoirienne prépare activement sa transformation structurelle à l’horizon 2030.
L’année 2024 s’est inscrite dans un contexte international marqué par les conflits prolongés en Ukraine et au Moyen-Orient, la persistance de l’inflation mondiale et des conditions financières tendues. Malgré ce climat incertain, l’économie ivoirienne a conservé sa trajectoire ascendante, avec une croissance de 6 %, après 6,5 % en 2023. Cette performance repose sur la stabilité de l’environnement sociopolitique, la poursuite des réformes économiques et le maintien d’un rythme élevé d’investissements, représentant 23,1 % du PIB. L’inflation, en recul, s’établit à 3,5 %, confirmant une tendance de désinflation amorcée depuis 2023.
La structure de l’offre témoigne d’une reprise globale. Le secteur primaire, affecté en 2023 par des conditions climatiques difficiles, rebondit de 2,6 %. Le vivrier est en nette progression, porté par des hausses de production significatives en riz (+18,4 %), maïs (+15,8 %) ou tomate (+12,7 %). Les cultures d’exportation affichent une reprise contrastée : le café (+53,8 %) et le coton-graine (+47,3 %) progressent fortement, mais l’anacarde et l’huile de palme connaissent des replis marqués. Côté demande, la consommation finale croît de 4 %, stimulée par la hausse des revenus et les mesures gouvernementales contre la vie chère, tandis que les exportations de biens et services progressent de 4,6 %, en lien avec la bonne tenue des productions minières et manufacturières.
Dans le secteur tertiaire, moteur principal de l’économie, les télécommunications poursuivent leur montée en puissance. La stratégie nationale du numérique, combinée à l’élargissement de l’accès aux services USSD, favorise la croissance des services financiers numériques et de la connectivité mobile. Le marché totalise 57 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 33 millions à Internet. En parallèle, le transport affiche une solide performance, avec une croissance de 6,3 %, grâce à la modernisation du réseau routier et aérien, et à une reprise des flux de fret maritime. Le commerce, soutenu par l’essor des exportations et une demande intérieure robuste, confirme sa dynamique avec une hausse de 5,9 %.
L’agriculture, quant à elle, bénéficie d’une double dynamique : la consolidation des chaînes de valeur vivrières d’un côté, et la modernisation progressive des filières d’exportation de l’autre. Des dispositifs comme PURGA 2, axés sur l’amélioration des pratiques culturales et l’équipement des producteurs, renforcent la capacité du secteur à résister aux aléas climatiques et à capter davantage de valeur ajoutée.
Le secteur secondaire enregistre une croissance de 5,8 %, sous l’effet conjugué de la montée en puissance des ressources minières et pétrolières. L’entrée en production du champ Baleine a permis de porter la production nationale de pétrole brut à 16,1 millions de barils en 2024, en hausse de 50,2 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, l’or progresse de 15,5 %, grâce à la mise en service de nouvelles mines, notamment à Gregbeu et Lafigué. La bauxite, dont la production avait été suspendue en 2021, enregistre une spectaculaire reprise à plus de 600 000 tonnes, tandis que le raffinage pétrolier atteint 5,5 millions de tonnes, dopé par la demande intérieure et les exportations.
Ces performances renforcent la position de la Côte d’Ivoire comme acteur énergétique régional. Mais elles posent aussi la question de la dépendance à des ressources extractives soumises à de fortes volatilités, et dont l’exploitation doit composer avec des enjeux de durabilité environnementale et sociale.
Le Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030 ambitionne de transformer en profondeur le modèle économique du pays. Cela passe par un renforcement de la transformation locale des matières premières agricoles, une montée en gamme industrielle, et l’intégration progressive des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. L’électricité, dont la production a atteint 14 286 GWh en 2024, devrait dépasser les 20 000 GWh à l’horizon 2030, avec une part croissante d’origine solaire et hydraulique.
Les infrastructures restent un pilier stratégique : plusieurs projets de routes, d’échangeurs et de corridors logistiques sont programmés pour soutenir la compétitivité des territoires et la fluidité du commerce régional. En parallèle, des réformes fiscales, administratives et sectorielles visent à améliorer l’environnement des affaires et à accroître la productivité.
Dans le cadre du Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030, le gouvernement mise sur une industrialisation progressive, la montée en gamme de l’agriculture, et une transition énergétique ambitieuse. La production d’électricité, qui s’élevait à 14 286 GWh en 2024, devrait dépasser les 20 000 GWh d’ici 2030, avec une part croissante d’énergie renouvelable.
Des réformes structurelles sont également en cours dans les domaines fiscaux, administratifs et logistiques, avec pour objectif de renforcer l’attractivité du pays pour les investissements directs étrangers (IDE). L’accent est mis sur la transformation locale des matières premières, l’intégration régionale via les corridors logistiques, et le développement du numérique comme levier de compétitivité.