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Le Kenya veut profiter de la mode de l’avocat en Europe

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Toasts à la mode, les tartines d’avocat font fureur parmi les jeunes Européens, prêts à débourser une dizaine d’euros pour en croquer. Le Kenya compte bien surfer sur cette tendance en développant sa production d’avocats.

Dans la terre ocre de leurs champs, de plus en plus d’agriculteurs kényans plantent désormais des avocatiers, quitte à délaisser les cultures traditionnelles du café ou du thé. Car la demande venue d’Europe est forte.

« Récemment, quand le marché des avocats a bondi, nous avons pensé qu’il était plus intéressant de planter des avocatiers. C’est ainsi que j’ai commencé », explique Simon Kimani, en montrant du doigt les premiers arbres qu’il a plantés il y a moins de dix ans. Il possède aujourd’hui deux hectares de ces arbres fruitiers.

Les toasts d’avocat ont fleuri sur de nombreuses cartes de restaurants européens. Laura Hannoun, qui tient un blog où elle a répertorié les dix meilleures adresses où déguster cette fameuse tartine verte à Paris, peut dépenser jusqu’à 14 euros pour ce mets. « Le juste prix est entre 10 et 11 euros », précise doctement la jeune femme de 25 ans.

« Plus d’argent, moins de travail »

Au Kenya, la production d’avocats est organisée en petites exploitations. Les paysans revendent ensuite leurs récoltes à des entreprises d’export.

Chaque année, Simon Kimani récolte jusqu’à sept tonnes de ce fruit à la mode, revendues 50 shillings le kilo (43 centimes) – ce qui correspond à environ quatre avocats – à la Fair Trade Company Limited, qui les exporte ensuite principalement vers l’Espagne et les Pays-Bas.

Sur les étals des supermarchés européens, les avocats kényans, vendus autour d’un euro pièce, côtoient ceux du Mexique, d’Israël ou du Chili.

« 100% des avocats sont destinés à l’export. Nous essayons d’améliorer la qualité pour que 90% de la production des agriculteurs soient exportables, les 10% restant sont destinés aux producteurs d’huile », explique Bernard Kimutai, qui projette d’ouvrir une usine de fabrication d’huile d’avocat.

La culture des avocatiers est particulièrement adaptée au climat kényan – deux saisons des pluies et un ensoleillement régulier – notamment autour de Thika, au nord de Nairobi, où se situe la plantation de Simon Kimani.

Dans son verger en terrasses, les avocatiers côtoient, sans ordre précis, des bananiers et des plants de café, un mélange de cultures qui rend le sol plus fertile.

Le facteur santé 

Le gouvernement kényan estime que le marché de l’avocat est très porteur et pourrait bénéficier à de nombreux jeunes entrepreneurs. Le Kenya est le sixième exportateur mondial d’avocats, avec 3% du marché (63.000 tonnes en 2017 contre 15.000 tonnes en 2015), et le premier d’Afrique.

La demande augmente « notamment dans les pays riches où la santé est un facteur important », relève Bernard Kimutai, qui se félicite d’avoir ainsi des commandes pendant toute la saison et souligne que les avocats kényans sont « produits sans substances chimiques ».

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Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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