Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé la mise en place d’une commission chargée d’examiner une éventuelle révision de la constitution. Cette décision suscite de vives critiques de l’opposition, qui y voit une tentative pour prolonger son pouvoir au-delà des limites actuelles.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a ouvert un nouveau front politique en proposant une révision de la constitution. Parmi les réformes envisagées, la suppression des limites de mandats présidentiels, une mesure qui pourrait lui permettre de briguer un troisième mandat à la tête du pays. Cette annonce, faite mercredi lors d’une allocution à Kisangani, intervient alors que Tshisekedi entame son second et théoriquement dernier mandat, après sa réélection en décembre dernier.
Tshisekedi justifie ce projet par la nécessité d’adapter la constitution, ratifiée en 2005, aux réalités contemporaines du pays. Mais cette démarche suscite des craintes. Pour beaucoup, elle s’inscrit dans la lignée de tentatives similaires observées sur le continent africain, comme en Guinée ou au Cameroun, où des dirigeants ont modifié les règles constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir.
L’ opposition congolaise a rapidement exprimé son désaccord. Claudel Lubaya, l’une des figures de proue, dénonce une manœuvre visant à « prolonger la survie politique du régime en place ». Moïse Katumbi, ancien rival de Tshisekedi lors de la présidentielle, a lui aussi critiqué cette initiative. Pour Katumbi, toucher aux règles fondamentales validées par le peuple est une erreur qui pourrait plonger le pays dans une crise politique majeure.
Dans ce contexte, la proposition de Tshisekedi risque d’attiser les tensions au sein d’une nation qui peine encore à stabiliser son environnement politique et sécuritaire. Alors que le pays regorge de ressources naturelles précieuses, les débats sur l’avenir politique pourraient à nouveau perturber sa fragile stabilité.
