Un rapport dénommé Étude nationale du marché du travail en Côte d’Ivoire récemment publié par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) met en lumière les défis persistants auxquels est confronté le marché du travail en Côte d’Ivoire, avec des conséquences particulièrement préoccupantes pour les jeunes. Les chiffres alarmants révèlent un taux de chômage des jeunes nettement supérieur à celui des adultes et une inadéquation des compétences.
Selon l’étude, le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) en Côte d’Ivoire atteint un niveau préoccupant de 4,7%, dépassant largement le taux de chômage national qui se situe à 2,9%. De plus, le taux de sous-emploi chez les jeunes, qui tient compte des personnes qui ne remplissent pas toutes les conditions pour être considérées comme chômeurs selon les critères internationaux, est quatre fois plus élevé que le taux de chômage strict. Ce constat met en évidence la difficulté pour les jeunes ivoiriens d’accéder à un emploi stable et décent.
Le rapport souligne également que près de 90% des emplois occupés par les jeunes se trouvent dans le secteur informel, caractérisé par des conditions de travail précaires et des salaires bas. Ce chiffre inquiétant témoigne de l’absence d’opportunités d’emploi de qualité pour les jeunes, les poussant à se tourner vers des emplois non réglementés et peu rémunérés.
Par ailleurs, le rapport met en évidence un déficit de compétences techniques dans des secteurs clés de l’économie ivoirienne tels que la construction, la manufacture, le commerce, l’agriculture, la santé et l’artisanat. Les entreprises déplorent le manque de compétences chez les jeunes diplômés, ce qui nuit à leur productivité et à leur capacité à innover. En effet, Les entreprises du commerce ont du mal à trouver des professionnels dans les métiers du numérique, des télécommunications, de la finance digitale, de la cybersécurité, et du Big Data.
Par ailleurs, les entreprises rencontrent des difficultés pour attirer des candidats à l’intérieur du pays en raison de la faible attractivité des villes. Elles sont également confrontées à la fuite des compétences et à la difficulté de retenir les talents, ce qui les pousse à préférer la main-d’œuvre étrangère.Enfin, certaines entreprises, en particulier les PME, ont du mal à trouver des profils adéquats qui accepteraient leurs propositions salariales, ce qui les contraint à recruter des compétences inadaptées.
En conclusion, le rapport met en évidence les défis auxquels sont confrontés les jeunes en Côte d’Ivoire en termes de chômage, de qualité de l’emploi, d’adéquation des compétences et de migration des talents. Il souligne la nécessité d’adapter l’offre de formation aux besoins du marché du travail et de promouvoir le développement de compétences techniques et transversales pour améliorer l’employabilité des jeunes.
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