Connect with us

Business

Microfinance en UMOA : un bond de 12 % des crédits en un an, mais des fragilités émergent

Avatar

Publié

le

pexels-cottonbro-5083397

En un an, le secteur de la microfinance en UMOA a gagné près de 1,4 million de clients et renforcé son maillage territorial avec 318 points de service supplémentaires à la fin du 3e trimestre 2024. L’encours des dépôts atteint 2 459,6 milliards FCFA (+10,7 %), tandis que les crédits progressent de 12,2 % pour s’établir à 2 656,7 milliards FCFA. Si ces chiffres témoignent d’un dynamisme certain, la hausse des créances en souffrance (+13,2 % en un trimestre) vient ternir le tableau, portant le taux de dégradation du portefeuille à 8,9 %, bien au-dessus du seuil recommandé de 3 %. Un signal d’alerte pour les acteurs du secteur, alors que neuf institutions sont placées sous administration provisoire.

Le secteur de la microfinance en Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA) poursuit son expansion. À fin septembre 2024, le nombre de structures de financement décentralisé (SFD) s’établit à 537, en léger recul par rapport aux 539 recensées au trimestre précédent. Malgré cette contraction, le nombre de bénéficiaires atteint 19,07 millions de clients, en progression de 7,3 % sur un an. Parallèlement, le réseau s’est renforcé avec 4818 points de service, contre 4500 un an plus tôt.

L’encours des dépôts collectés par ces institutions affiche une hausse trimestrielle de 2,8 % (+66,8 milliards FCFA), atteignant 2 459,6 milliards FCFA. En glissement annuel, la progression est encore plus marquée (+10,7 %), portée par les performances du Sénégal (+5,9 %), de la Côte d’Ivoire (+2,6 %) et du Togo (+2,1 %). Toutefois, le Niger affiche une contraction de 2,1 % de ses dépôts.

Côté crédits, la dynamique reste favorable avec un encours total de 2 656,7 milliards FCFA, en hausse de 4,7 % sur le trimestre et de 12,2 % en un an. Cette progression est notamment tirée par le Togo (+9,9 %), le Sénégal (+4,4 %) et la Côte d’Ivoire (+4,8 %). Cependant, la Guinée-Bissau stagne et le Niger enregistre une baisse de 3,8 %. Le montant moyen des crédits octroyés par client progresse de 3,9 % pour atteindre 139 306 FCFA.

Malgré ces performances positives, la qualité du portefeuille des SFD s’est détériorée. Le taux de créances en souffrance s’établit à 8,9 % contre 8,2 % au trimestre précédent, bien au-delà de la norme maximale de 3 %. Une tendance préoccupante qui souligne l’importance d’un renforcement du contrôle des risques.

Dans ce contexte, neuf institutions sont désormais sous administration provisoire, contre huit trois mois plus tôt et treize un an auparavant. Si la microfinance reste un levier essentiel d’inclusion financière en UMOA, la nécessité de mieux encadrer la gestion du risque devient cruciale pour préserver la stabilité du secteur.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
ChatBot