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UEMOA : Entre flambée des matières premières et tensions sur le marché monétaire en décembre 2024

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En décembre 2024, l’économie de l’UEMOA a évolué dans un contexte contrasté : tandis que les cours des matières premières exportées par l’Union ont poursuivi leur envolée, le marché monétaire a connu des tensions, avec un repli des échanges interbancaires. La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a renforcé son soutien au secteur bancaire, alors que l’inflation demeure maîtrisée. Décryptage des principales tendances.

Un commerce extérieur porté par l’envolée des matières premières
L’ année 2024 s’est achevée sur une note favorable pour les exportations de l’UEMOA, avec une progression spectaculaire des cours des principales matières premières vendues sur les marchés internationaux. Le cacao a bondi de 144,1% en un an, bénéficiant de conditions climatiques défavorables en Amérique latine et en Afrique, ainsi que d’une demande mondiale robuste. Le café (+84,6%) et la noix de cajou (+60,8%) ont également vu leurs prix s’envoler, soutenus par une consommation dynamique et des tensions sur l’offre.

D’autres produits stratégiques pour l’Union, comme l’or (+29,9%) et le caoutchouc (+36,3%), ont continué leur ascension, profitant de la demande industrielle et de la volatilité des marchés financiers. En revanche, le coton a reculé de 13,1%, affecté par la baisse des commandes internationales et la concurrence des fibres synthétiques.

Une baisse des prix des produits alimentaires importés
Si les exportateurs de matières premières ont bénéficié d’une conjoncture porteuse, l’UEMOA a également profité d’une détente sur le coût des importations alimentaires. L’indice des prix des denrées importées a reculé de 3,5% en décembre 2024, prolongeant la baisse de 3,4% en novembre. Cette évolution s’explique par le repli des cours du riz (-11,1%), du blé (-8,6%) et du sucre (-7,0%), conséquence d’une production mondiale en hausse et d’un affaiblissement de la demande en Asie et en Europe.

Toutefois, certains produits restent sous tension : les huiles alimentaires ont vu leurs prix bondir de 45,9%, tandis que le lait a progressé de 21,7%, impactant le pouvoir d’achat des ménages et les coûts de production des industries agroalimentaires locales.

Un marché monétaire sous pression malgré un soutien accru de la BCEAO
Sur le plan monétaire, la BCEAO a renforcé son soutien au secteur bancaire en augmentant son refinancement aux établissements financiers de 1,2% en décembre 2024, atteignant 9.444,5 milliards de FCFA contre 9.336,7 milliards en novembre. Le taux moyen pondéré des adjudications hebdomadaires de liquidité est resté stable à 5,50%.

Cependant, le marché interbancaire a connu un net ralentissement. Le volume moyen hebdomadaire des échanges a chuté de 14,4% en décembre, passant de 966,6 milliards FCFA en novembre à 827,0 milliards. Cette contraction reflète une prudence accrue des établissements financiers face aux incertitudes économiques.

Des taux d’intérêt en léger repli et une inflation maîtrisée
Les conditions de crédit se sont assouplies pour les emprunteurs en décembre 2024, avec une baisse des taux débiteurs moyens des banques, qui sont passés de 7,08% en novembre à 6,82% en décembre. De même, les taux d’intérêt créditeurs des dépôts à terme ont reculé de 5,40% à 5,35%, traduisant une détente sur le marché de la liquidité.

L’inflation, quant à elle, reste sous contrôle. En glissement annuel, elle s’est établie à 2,6% en décembre 2024, contre 2,5% en novembre, demeurant ainsi dans la fourchette cible de 1% à 3% fixée par la BCEAO. Cette légère hausse est principalement due à la progression des prix des produits alimentaires, dont la contribution à l’inflation globale est passée de 1,5 point de pourcentage en novembre à 1,6 point en décembre.

Une activité économique toujours dynamique
L’indicateur du climat des affaires dans l’Union est resté favorable en décembre 2024, avec un niveau de 100,7, traduisant la confiance des entreprises dans l’évolution des activités économiques. Toutefois, cet indice enregistre un léger repli de 0,1 point par rapport au mois précédent.

Les principaux secteurs d’activité ont poursuivi leur expansion, avec une hausse du chiffre d’affaires des services marchands de 5,0% en décembre, contre 4,3% en novembre. La production industrielle a progressé de 11,0%, bien qu’en ralentissement par rapport aux 14,8% enregistrés en novembre. Enfin, les entreprises commerciales ont maintenu une croissance de leur chiffre d’affaires de 4,8%.

Lynn-karelle
Expert Etude Sectorielle
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