Grâce à un soutien innovant de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire rachète 262 milliards FCFA de dette commerciale coûteuse pour rediriger 216 milliards FCFA vers son système éducatif. Ce mécanisme inédit illustre une gestion stratégique de la dette publique au service des priorités sociales.
Dans un contexte mondial marqué par l’augmentation des pressions liées à la dette, la Côte d’Ivoire s’impose comme un précurseur en lançant un mécanisme inédit d’échange de dette pour le développement, axé sur l’éducation et le développement durable. Cette initiative, annoncée jeudi 5 décembre 2024, est le fruit d’un partenariat innovant entre le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale.
L’opération repose sur une garantie de 500 millions d’euros (environ 328 milliards FCFA), dont la moitié facilitera la conversion de 262 milliards FCFA de dette commerciale coûteuse, et l’autre moitié permettra de mobiliser un prêt durable. « Trop de pays sont confrontés à des paiements croissants au titre du service de la dette, qui consomment les ressources qu’ils pourraient consacrer à des priorités de développement telles que l’éducation », souligne Anna Bjerde, directrice générale des opérations de la Banque mondiale. « Grâce à une conversion pionnière de la dette en faveur du développement, le gouvernement de Côte d’Ivoire vise à relever ces deux défis à la fois. »
Ce mécanisme permettra de libérer 216 milliards FCFA sur cinq ans, qui seront intégralement investis dans le système éducatif ivoirien. Contrairement aux approches traditionnelles souvent grevées par des dispositifs offshore coûteux, cette opération repose sur les systèmes nationaux existants, maximisant ainsi les économies et l’impact.
Ce mécanisme s’inscrit également dans un cadre global de financement pour la croissance, qui inclut le troisième appui aux politiques de développement de la Banque mondiale. Cet ensemble soutient des réformes clés pour renforcer la concurrence, améliorer l’accès équitable aux services sociaux essentiels et promouvoir une gestion durable des ressources naturelles.