Après le limogeage soudain de Choguel Maïga, critiqué pour sa dénonciation des retards dans le processus électoral, la junte malienne a désigné Abdoulaye Maïga comme nouveau Premier ministre. Ce choix s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement de transition et ses soutiens civils, ainsi que dans une impasse politique prolongée.
Abdoulaye Maïga, jusqu’ici porte-parole du gouvernement et ministre de l’Administration territoriale, a été désigné Premier ministre ce jeudi, selon une annonce de la télévision nationale malienne ORTM. Ce remaniement intervient un jour après la destitution de Choguel Maïga, civil nommé à ce poste en 2021.
Ce dernier avait récemment critiqué la gestion opaque de la transition par la junte, notamment le report des élections prévues en février 2024. « Les décisions sont prises sans consultation, même au sein du gouvernement », avait-il déclaré, une position qui a provoqué sa disgrâce auprès des dirigeants militaires.
Cette décision intervient dans un climat de mécontentement croissant parmi les alliés politiques de la junte, frustrés par l’absence de calendrier clair pour un retour à l’ordre constitutionnel. Bien que les militaires se soient engagés à organiser des élections en février 2024, elles ont été reportées sine die, officiellement pour des raisons techniques.
Abdoulaye Maïga, qui a également occupé le poste de ministre de l’Administration territoriale, hérite d’un gouvernement en proie à des divisions internes et à une pression internationale accrue. S’il est connu pour ses discours virulents, notamment contre l’ancienne puissance coloniale, il devra désormais faire face à un défi complexe : restaurer la confiance des Maliens tout en répondant aux attentes internationales.